La dette publique de Djibouti rééchelonnée


Une mission djiboutienne, conduite par le secrétaire général du ministère de l'Economie et des Finances, Simon Mibrathu, a obtenu le réaménagement de la dette publique extérieure du pays auprès des créanciers du club de Paris, un groupe informel de gouvernements des pays industrialisés, lors d'une récente séance de travail. Cette réunion qui s'est déroulée dans la capitale française était présidée par le co-président du club de Paris, Benoît Coeuré. Le stock de la dette due aux créanciers regroupés en son sein était d'environ cent millions de Dollars US en valeur nominale, dont plus de 60% d'arriérés et d'intérêts de retard selon des estimations qui datent du 1er août 2008.

Les représentants du gouvernement djiboutien et les créanciers regroupés au sein du club de Paris ont entériné jeudi dernier un protocole de rééchelonnement de la dette publique extérieure du pays. Notons que la cérémonie de signature du document s'est déroulée dans la capitale française.

Rappelons aussi que le présent accord intervient après la récente approbation du nouveau programme facilité de réduction de la pauvreté et pour la croissance par le fonds monétaire international. Celui-ci porte sur le traitement d'un montant de 76 millions de dollars dont 58 millions de Dollars US d'arriérés et d'intérêts de retard. 

Les termes dits de Houston du protocole d'accord prévoient le remboursement rééchelonné d'une dette, de l'ordre de soixante quatre millions de Dollars, et le règlement différé d'une bagatelle de douze millions de Dollars US. Ajoutons que des mesures exceptionnelles viennent compléter des clauses aussi avantageuses. Car les créanciers du club de Paris ont pris en considération la capacité de paiement limitée de Djibouti.

Du coup, le service de la dette s'en trouve réduit. Ainsi, le montant dû aux créanciers du club de Paris passe de 85 millions de Dollars US à dix-neuf millions de Dollars US, soit une diminution de 79%, durant la période de mise en œuvre du nouveau programme de la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance selon les signataires djiboutiens de l'accord de rééchelonnement. Lequel va avoir un impact significatif sur les perspectives économiques de Djibouti.

Celui-ci permet de couvrir les besoins de financements du pays pour les trois prochaines années sous réserve de bénéficier d'un traitement comparable de la part de ses autres créanciers selon les mêmes sources crédibles. Djibouti a donc pris des engagements en vue d'obtenir gain de cause auprès des bailleurs de fonds non membres du club de Paris.

Les représentants des gouvernements d'Allemagne, de Belgique , d'Espagne, de France et d'Italie, qui ont participé au réaménagement de la dette publique extérieure, en ont pris note. Les observateurs de la réunion aussi qui étaient respectivement dépêchés sur place par les gouvernements du Canada, des Etats-Unis, de la Fédération de Russie, du Japon, de la Norvège , des Pays-Bas, du Royaume-Uni et les institutions internationales comme le FMI, l'IDA, la BAD et la CNUCED.

Bref , le rééchelonnement de la dette djiboutienne s'inscrit dans le cadre du programme économique triennal, soutenu par le FMI au titre de la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance.