Un fonds africain pour le développement durable

2 novembre 2008 - par TSHITENGE LUBABU M.K., ENVOYÉ SPÉCIAL À BRAZZAVILLE

Une taxe au profit des États qui protègent leur environnement ? L’idée a été exposée lors du 6e Forum mondial du développement durable, du 27 au 30 octobre à Brazzaville. Les pays qui, par exemple, veillent à ne pas sacrifier leurs forêts au nom du profit immédiat et gèrent bien leurs ressources pourraient disposer de ces fonds pour financer leurs programmes de protection de la nature. Souvent désarmés face à de puissants intérêts économiques, parfois complices pour avoir accordé des concessions forestières à des exploitants sans scrupules, les États - enfin, quelques-uns - veulent arrêter l’hémorragie. Mais cela coûte cher et les contributions sont maigres.

Les participants ont regretté qu’il y ait beaucoup de promesses et peu d’actes concrets. Wangari Muta Maathai, Prix Nobel de la paix et ambassadrice du Bassin du Congo, n’a reçu à ce jour que deux promesses fermes : le Royaume-Uni et la Norvège vont lui accorder quelque 200 millions de dollars.

Hôte de ce forum, Denis Sassou Nguesso, qui a réuni une dizaine de chefs d’État d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest, a annoncé la création d’un « Fonds africain du développement durable ». « Ce sera une garantie de notre engagement et un aimant pour attirer les apports extérieurs. Organisons-nous et agissons vite, avec plus d’efficacité », a déclaré le chef de l’État congolais.

Le forum, dont le thème était « Afrique, environnement et mondialisation », avait l’ambition d’aborder la question du développement durable « sans manichéisme », c’est-à-dire, comme l’explique le Français Émile-Henri Malet, délégué général du Forum, en refusant d’opposer « la nature, considérée comme le bien absolu, et l’économie, qui serait le mal ». Président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping estime pour sa part que le défi majeur est de savoir « comment concilier le développement avec une nature et un climat qui se retournent contre les hommes ».