Le gouverneur de la BoMauritius en faveur de placements plus risqués des réserves

PRENDRE plus de risques pour obtenir de meilleurs rendements sur les réserves internationales de Maurice. Telle est la vision de Rundheersing Bheenick. Celui- ci a déclaré hier à l’express qu’il souhaiterait « augmenter l’appétit de la Banque centrale pour les risques » relativement aux réserves du pays, dans le but d’obtenir des retours sur investissements plus attrayants. Mais la décision finale revient au gouvernement qui est le principal actionnaire de la BoM. En d’autres termes, le gouverneur de la BoMsouhaiterait investir une partie des réserves dans d’autres instruments financiers internationaux qui pourront générer plus de profits.

Naturellement cela implique un niveau de risque plus élevé, par rapport aux risques encourus actuellement. Mais à l’entendre les rendements obtenus jusqu’ici sont trop faibles.

« Des rendements d’environ 0,5 % ou 1 % sur le portefeuille des investissements de nos réserves ne nous méneront certainement pas loin » , a- t- il déclaré. Rundheersing Bheenick recevait justement deux experts de la Bank for International Settlements ( BIS), la banque centrale des banques centrales, en la personne de Peter Van Der Meulen, gestionnaire de portefeuille et d’avoirs bancaires et Jean Stockreisser du département des relations publiques.

« Révision de la façon de gérér »

Le but de leur visite à Maurice est d’aider à mieux gérer le portefeuille des investissements et d’étudier dans quelles mesures il serait possible de le rendre plus dynamique.

« Depuis que je suis à la tête de la BoM, j’ai porté une attention trés particuliére à la gestion de nos réserves qui ont d’ailleurs crû de façon substantielle, s’est réjoui le gouverneur . Aujourd’hui, elles sont équivalentes à environ 1,9 milliard de dollars américains , approximativement Rs 60,5 milliards.

Mais les negative carry sont trés conséquentes comparées à la même période l’année derniére. » Le gouverneur ajoute qu’il a alors commencé à réfléchir à la révision de notre façon de gérer nos réserves et à l’augmentation de notre appétit pour le risque.

« Nous n’allons pas le faire nousmêmes, mais nous demanderons les services de ceux qui s’y connaissent, comme le BIS. Plus on prend des risques, mais bien sûr des risques modérés, plus on peut espérer augmenter nos rendements pour le bien du pays, et pouvoir financer tout déficit éventuel de la balance des paiements. » Le gouverneur de la BoM a expliqué que les negative carry ( les coûts supportés par la BoM à travers l’achat des devises pour assurer l’équilibre du marché monétaire et ensuite la rémunération des titres émis par la BoM pour éponger les excés de liquidités générées) sont préjudiciables à la santé financiére de la Banque.

Les réserves du pays sont passées de Rs 18,9 milliards en janvier 2000 à Rs 60 473 milliards en mai 2009. Jean Stockreisser et Peter Van Der Meulen du BIS ont déclaré à l’express que le rôle de leur institution est « de proposer des types d’investissements aux banques centrales. C’est à ces derniéres de décider quelles proportions de leurs réserves il faudra leur confier, pour être investies dans différentes assets class » .