RDCongo: les dépenses du gouvernement soumises à l'accord du président Kabila

Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a donné pour "instruction" au Premier ministre de ne plus engager de dépenses publiques sans son autorisation préalable afin d'éviter des "dérapages", a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Dans une lettre, dont l'AFP a pu lire une copie, le directeur de cabinet du président informe le Premier ministre Adolphe Muzito que "désormais, tout ordonnancement des dépenses publiques devra, avant tout paiement, requérir l'autorisation préalable" du chef de l'Etat, de même pour "les plans de trésorerie mensuels".

Une source proche de M. Muzito a confirmé à l'AFP la teneur de cette lettre, datée du 28 mai et adressée également aux ministres des Finances et du Budget.

La décision du président est motivée par "le souci majeur d'endiguer, à très court terme, les dérapages substantiels et répétés des finances publiques et de la monnaie nationale, observés au cours des derniers mois, lesquels seraient susceptibles de compromettre les engagements de la République souscrits auprès des partenaires multilatéraux", est-il ajouté.

"Cette instruction, qui ne devra souffrir d'aucune restriction, reste applicable jusqu'à nouvel ordre", conclut la missive.

Le président Kabila a reçu cette semaine le Premier ministre et les ministres des Finances et du Budget, a indiqué la source proche de M. Muzito.

La RDC, ravagé par des années de guerre (1996-1997 et 1998-2003), est l'un des pays d'Afrique les plus touchés par la crise financière internationale. Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé mi-mars le versement en urgence 195,5 millions de dollars à la RDC pour y faire face.

Le pays, endetté à hauteur d'environ 11 milliards de dollars, est entré en récession au second semestre 2008, après six années consécutives de croissance. Celle-ci est toutefois estimée à 2,7% pour 2009, après 8,2% en 2008.

La baisse des prix d'exportation des principales ressources (cuivre et cobalt) a eu des conséquences néfastes sur l'activité économique et l'emploi, en particulier dans le secteur minier, l'un des principaux vecteurs de croissance de la RDC.