Augmentation de capital de la Banque africaine de developpement

Le Forum des Gouverneurs régionaux de la Banque africaine de développement s’est réunie le 10 Février 2010 à Tunis. A cette occasion, les délégations des pays africains ont étudié les besoins en ressources supplémentaires de la Bad et les modalités d'une sixième augmentation de capital destiner à répondre aux ambitions de la première institution de financement du développement en Afrique.

Cette augmentation de capital sera de de 200 % (de 30 milliards USD à 100 milliards USD) avec une fraction libérée de 6 %.

En ouverture de la réunion, le président de la BAD, Donald Kaberuka a expliqué qu’avec le coup porté au continent par la crise financière internationale, l'institution a été confrontée à une demande accrue sur ses ressources de la part de ses pays clients. Comme les autres banques multilatérales de développement (BMD), la BAD donc dû jouer un rôle contra-cyclique, conformément à l’appel lancé à Londres en 2009 par les pays du G-20 pays. Une situation qui n’a fait que rendre d’autant plus pertinente une augmentation du capital.

Les financements de la BAD sont en effet passés d’une moyenne de 5 milliards USD par an à plus de 12 milliards USD en 2009. Les prévisions de la BAD estiment que la demande devrait demeurer à ce niveau jusqu’en 2011 voire à plus long terme, en raison de la reprise économique qui nécessitera des financements. L’accès limité à des ressources financières à un coût raisonnable sur les marchés des capitaux sera également de nature à maintenir une forte demande sur les ressources de la BAD.

La dernière augmentation de capital remonte à 1999. Elle visait essentiellement à renforcer la structure du capital de la BAD. Couplée à des réformes institutionnelles, cette augmentation de capital avait permis à la BAD de regagner la note uniforme AAA par toutes les agences de notation qu’elle avait perdue peu auparavant, note un rapport indépendant commandité par la BAD en décembre 2009.

Dans un communique, les Gouverneurs déclarent que « cette augmentation est nécessaire pour lever les contraintes de capital auxquelles la Banque fait face et répondre aux besoins de nos programmes de développement, en particulier ceux inscrits dans les domaines prioritaires stratégiques de la Banque ».

Le Forum a réaffirmé le caractère prioritaire des « domaines tournant autour de l’infrastructure, du secteur privé, de la gouvernance, de l’enseignement supérieur, de la science et de la technologie ». Il a également souligné « l’importance de la sécurité alimentaire et de l’appui aux États fragiles, ainsi que les questions transversales que sont l’intégration régionale et le changement climatique ».

Le communiqué indique par ailleurs que les gouverneurs ont exprimé leur appui à la politique de la Banque qui consiste à effectuer des allocations sur son revenu net en faveur du Fonds africain de développement (FAD), en tenant compte de la situation financière de l’institution et des besoins globaux du Groupe de la Banque.

Les Gouverneurs ont en outre décidé d'augmenter la taille du Conseil d'administration pour le porter à 20 sièges, contre 18 actuellement. On peut considérer qu’il s’agit-là d’une étape vers l’octroi à l'Afrique australe d'un siège supplémentaire au Conseil d'administration de la Bad.

L’autre évènement de cette rencontre a été la participation d’une délégation marocaine présidée par le secrétaire général du ministère de l'Economie et des Finances, M. Abdeltif Loudy. Rappelons que le Maroc a quitté l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1984 en raison de divergences sur le statut du Sahara occidental.

Plus d’informations sur le site de la Banque: http://www.afdb.org