Ralentissement de l'économie mondiale en 2007

Après quatre années d’une croissance économique considérée comme l’une des plus rapides de l’histoire, il faudra s’attendre à un ralentissement de l’économie mondiale, le taux de croissance devant passer de 3,8% à 3,2%, a annoncé, ce matin, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. José Ocampo, lors de la présentation aux membres du Conseil économique et social du rapport intitulé « Situation et perspectives de l’économie mondiale 2007 ». Avant cette présentation, le Conseil avait pris deux décisions relatives à la tenue de réunions de ses organes subsidiaires. Il avait aussi procédé à des élections.

M. José Antonio Ocampo, a précisé que la méthodologie utilisée pour mesurer la production mondiale s’appuyait sur les comptes nationaux et les prix du marché. Cette méthodologie est différente de celle utilisée par la Banque mondiale qui compare les pouvoirs d’achat. Les groupes de pays utilisés pour ces projections connaissent tous une diminution de leur croissance, sauf les pays les moins avancés (PMA) qui ont connu un taux de croissance de 7% par an. Les pays en développement devraient toutefois enregistrer des taux de croissance plus élevés que les pays industrialisés, ce qui serait contraire à l’évolution enregistrée au cours des dernières décennies.

Les États-Unis connaîtront le ralentissement le plus net de cette croissance, a précisé M. Ocampo, n’ayant connu qu’un taux de croissance de 3,4% au cours du dernier trimestre de 2006. Les autres régions du monde industrialisé ne remplaceront pas les États-Unis comme moteur de la croissance mondiale, car des pays comme le Japon subiront aussi un ralentissement, leur taux de croissance devant passer à 1,7%. L’Europe de l’Ouest a enregistré les chiffres les plus positifs l’année dernière avec 1% supplémentaire de croissance par rapport aux projections, les nouveaux membres de l’Union européenne devant bénéficier d’un taux de croissance plus sensible que celui des anciens membres. Pour leur part, les pays de la Communauté des États indépendants connaissent une augmentation du prix du pétrole, du gaz et des métaux. L’Europe du Sud a, quant à elle, enregistré une croissance rapide de l’ordre de 5,9% l’année dernière, mais ces deux groupes de pays connaîtront aussi un ralentissement, prévoit le rapport.

La Chine et l’Inde ont été les moteurs de la croissance des pays en développement ce qui a permis d’engendrer des éléments de croissance endogènes. Ces deux pays sont en train de devenir des partenaires alternatifs de l’économie mondiale, ce qui est exemplaire en raison des modalités commerciales Sud/Sud mises en place. Les investissements étrangers directs dans les pays en développement sont aussi stimulés par ces deux pays. Pour la quatrième année consécutive, l’Afrique subsaharienne a enregistré un taux de croissance historique. C’est l’Amérique latine qui a connu le taux de croissance le plus lent au monde.

En dépit de l’optimisme indiqué dans le rapport, a précisé M. Ocampo, nous insistons sur la vulnérabilité de ces pays en raison de la volatilité des marchés des produits de base et du ralentissement de l’économie mondiale. La hausse des cours du pétrole et des produits de base a été un facteur de ralentissement de l’économie des pays en développement. La dette des pays en développement a enregistré l’année dernière des niveaux historiquement faibles, alors que la disponibilité du financement privé, a été dans l’ensemble positive.

Le rapport affirme, par ailleurs, que le transfert des capitaux de pays industrialisés vers les pays en développement devrait s’intensifier, 650 milliards de dollars ayant été investis l’an dernier dans les pays en développement contre 120 milliards de dollars l’année précédente. Les prix du pétrole et la grippe aviaire ont eu des retombées relativement minimes sur le développement de l’économie mondiale; par ailleurs, la Chine, l’Afrique, les pays de la Communauté des États indépendants et les pays exportateurs d’énergie connaissent des surplus budgétaires, ce qui aura une incidence sur les marchés mondiaux.

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