Conférence sur la pauvreté : la SADC mise sur l’intégration régionale

Par Sharon SOOKNAH, L'Express de Maurice, Jeudi 20 mars 2008

Maurice accueillera entre 500 et 600 délégués de la SADC pour une conférence internationale sur l’éradication de la pauvreté. Plusieurs forums visent à trouver une solution qui cadre avec le développement durable.

Entre 500 et 600 délégués sont attendus pour la conférence de la Southern African Development Community (SADC). Celle-ci se tiendra du 18 au 20 avril au centre Swami Vivekananda, à Pailles. Le thème de la conférence est : «L’intégration économique régionale : une stratégie pour l’éradication de la pauvreté vers un développement durable.» Dans le cadre des préparations y relatives, une conférence de presse a été tenue hier à Port-Louis, par le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Rama Sithanen, et le secrétaire exécutif de la SADC en visite à Maurice, Thomas Salomao.

L’organisation de ce sommet à Maurice fait suite à une proposition du Premier ministre, Navin Ramgoolam, en 2005 pour que le pays accueille une conférence internationale sur la pauvreté dans le cadre de la Clinton Initiative lancée par les Nations unies.

Chaque pays prenant part à la conférence va participer à quatre forums. La participation du Premier ministre est annoncée pour le premier forum, qui se penche sur l’intégration économique au niveau de la région. Les trois autres panels couvriront différents thèmes dont une structure au niveau de la SADC pour réduire le taux de pauvreté, les moyens de combler les différences en matière de technologie et d’innovation, ainsi que les écarts en termes de ressources parmi les pays membres de la SADC afin d’atteindre les Millennium Development Goals fixés par les Nations unies.

Rama Sithanen insiste quant à lui sur le lien entre la croissance économique et l’éradication de la pauvreté. «La lutte contre la pauvreté demande une croissance économique et une politique sociale pro-active», soutient-il. Il évoque aussi la thématique des barrières tarifaires et estime qu’il «faut les réduire et encourager le commerce entre les pays de la SADC ainsi que les initiatives cross border, si nous voulons créer cet essor dans la région». Il plaide aussi en faveur du mouvement libre de capitaux et de services.


«Pauvreté abjecte»

Les organisateurs de ce sommet ambitionnent d’avoir des résultats concrets et que cela ne se limite pas qu’à une conférence. Des débouchés sont déjà prévus. «On s’attend à ce que la conférence propose et adopte la mise sur pied d’un cadre – le Regional Poverty Reduction Framework (RPRF) –, la création d’un observatoire de la pauvreté au niveau de la SADC. On s’attend aussi à ce qu’il y ait une déclaration de la conférence», explique Thomas Salamao.

Le 18 et le 19 avril, les délégués se rencontrent pour les consultations ministérielles biennales. Le sommet auquel est prévue la participation de plusieurs chefs d’Etat se tiendra le 20 avril. «Nous avons la confirmation au niveau de chefs d’Etat de l’Angola, de l’Afrique du Sud, du Malawi, du Mozambique, de la Tanzanie, du Lesotho, du Botswana et bien sûr de Maurice», soutient Thomas Salomao.

Tout en expliquant le contexte de ce sommet, ce dernier rappelle l’ampleur de la pauvreté au niveau des pays membres de la SADC. «Environ 45 % de la population de la SADC vit dans une pauvreté abjecte. Cela se reflète par de mauvais indicateurs sociaux tels que des taux élevés de malnutrition, l’illettrisme, le chômage, une espérance de vie en déclin et un mauvais accès à des services de base et aux infrastructures requises afin de soutenir les capacités humaines de base.» Au niveau de l’Afrique, les gens sont considérés comme étant en dessous du seuil de pauvreté à partir du moment où ils gagnent moins d’un euro par jour.

La SADC lancera cette année le Free Trade Area (FTA). Cette démarche s’illustre en tant que stage initial dans un processus d’intégration régionale ayant pour but l’accélération de la croissance économique et la réduction de la pauvreté, entre autres.