L'assurance maladie pour un milliard de paysans chinois
Le journal en ligne du Bureau international du travail (Bit) rappelle que c'est en 2003, que Pékin a expérimenté une nouvelle assurance maladie des coopératives rurales (Nrcmi) pour parvenir, d'ici 2010, à assurer toutes les populations rurales chinoises. Le nouveau système d'assurance santé est d'ailleurs considéré comme " le pilier central du plan gouvernemental pour améliorer les conditions de vie et de travail de l'immense main-d'œuvre agricole et éliminer la pauvreté en milieu rural."
Jusqu'alors, dans les campagnes chinoises, seuls 20% de la population rurale bénéficiaient d'une assurance avant le lancement de la Nouvelle assurance maladie des coopératives rurales (Nrcmi) du fait de la disparition du système collectiviste rural avec l'effondrement de l'ancien régime au début des années 80. Aidi Hu, spécialiste de l'Asie au sein du Département de sécurité sociale du Bit à Genève, fait remarquer qu'au cours des dernières années, il a été constaté " une hausse du nombre de fermiers que la maladie avait appauvris "
La Nrcmi s'est développée: de 179 millions d'habitants ruraux assurés fin 2005, il sont passés à 406 millions neuf mois plus tard seulement, soit plus de 45 pour cent de la population rurale, selon un rapport publié par le ministère chinois de la Santé le 11 janvier 2007. L'expansion rapide du nouveau système est attribuée en partie au soutien financier direct accru du gouvernement. Par exemple, sur les ressources globales de 16,4 milliards de yuan (2,1 milliards de dollars) générées en 2006 par la Nrcmi, près de 10,9 milliards (1,4 milliard de dollars), soit 66,5 pour cent, provenaient d'une manière ou d'une autre d'une contribution du gouvernement. Dans un discours à l'Assemblée nationale chinoise, le Premier ministre Wen Jiabao a récemment annoncé un doublement de la contribution de l'Etat à la Nrcmi.
Bien plus, annonce encore le gouvernement de Pékin, davantage de fonds pour la santé seront acheminés vers les zones rurales entre 2006 et 2010 en application du 11e Plan national de développement. Un total de 30 milliards de yuan (3,8 milliards de dollars) seraient investis dans les infrastructures rurales de santé et 26,9 autres milliards (3,4 milliards de dollars) dans le système national de prévention et de contrôle des maladies.
Pourtant relève le Bit, le système devrait " encore être amélioré ". " Par exemple, certains agriculteurs ne comprennent pas le concept de risque. S'ils ont contracté l'assurance pour un an mais n'ont pas été malades de l'année, ils auront le sentiment d'avoir dépensé 10 yuan (1,30 dollar) pour rien et seront réticents à renouveler leur assurance l'année suivante", explique Mme Hu.
Ensuite, en raison du champ étroit des services, hôpitaux et médicaments pris en charge, le taux de remboursement réel des coûts liés aux maladies graves et au traitement des personnes hospitalisées n'est en moyenne que de 20 pour cent. Pareillement, certains assurés sont réticents à se procurer un traitement dans les délais ou parfois même n'en cherchent pas parce qu'ils sont trop pauvres pour payer leur quote-part. Au Bit, on estime que le niveau de couverture insuffisant découle des capacités financières limitées du nouveau système en général.
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