Revue des APE par la CEA

Une étude a été menée à la demande du Secrétariat du groupe des pays d’Afrique, des Caraïbes, et du Pacifique (ACP), conformément aux prescriptions de l’article 37.4 de l’Accord de Cotonou. Cette étude livre une évaluation complète des processus de négociations en cours, assortie de recommandations. Elle a été examinée par le Comité des Ambassadeurs africains à Bruxelles, en prélude aux travaux de la Conférence ministérielle.

Cette étude réalisée par la CEA observe qu’aucune des quatre régions engagées dans les pourparlers avec l’Union européenne n’est en mesure de conclure les négociations à la date butoir du 31 décembre 2007.

Parmi les explications figure en bonne place, l’insuffisance de capacités pour conduire adéquatement les négociations. En effet, les pays africains n’ont pas assez de ressources pour mener à la fois les négociations des APE, les négociations à l’OMC ainsi que d’autres négociations bilatérales.

De surcroît, l’absence d’études d’impact approfondie des APE par secteur rend également difficile la prise immédiate de mesures nécessaires pour s’adapter au nouvel environnement qui sera créé par l’entrée en vigueur des APE.

Les négociations, indique le rapport, ne sont pas suffisamment ouvertes aux acteurs de la société civile et manquent de transparence.

Les divergences de vue entre États d’une même région ralentissent également le rythme des négociations.

Ainsi, les défis qui jalonnent le processus de négociations sont donc nombreux. Mais le défi le plus redoutable au plan continental reste l’absence de cohérence entre les schémas d’intégration régionale et la configuration des APE.

Selon le rapport de la CEA, les efforts d’intégration régionale et notamment le développement des marchés régionaux mettent davantage l’accent sur l’accès aux marchés au détriment du développement de la capacité de production au sein des espaces couverts par les APE.

En raison des incertitudes qui planent sur l’issue des négociations du Cycle de Doha, l’étude de la CEA recommande que les négociations des APE ne soient pas précipitées, sans pour autant qu’il en résulte une perte d’élan. Elle exhorte même les États africains à explorer des alternatives aux APE.

En tout cas les périodes transitoires doivent être suffisamment longues pour donner aux pays africains le temps de s’adapter au nouvel environnement qui naîtra de l’entrée en vigueur des APE.

Enfin, une place de choix doit être accordée au renforcement des capacités. On observe malheureusement peu d’actions concrètes visant à renforcer les capacités des économies africaines afin de faire face aux nouveaux cadres de concurrence qui découleront de la mise en œuvre des APE.

Une réunion continentale de haut niveau sur la revue de l’état des négociations des APE sera organisée à Nairobi les 12 et 13 février 2007 à l’initiative conjointe de la CEA, de l’Union africaine, du secrétariat ACP ainsi que le PNUD.

L’objectif de cet atelier est de discuter le rapport préliminaire préparé par la Commission économique pour l’Afrique. Les recommandations de cet atelier aideront les communautés économiques régionales à identifier les mesures concrètes les plus indiquées pour une conclusion satisfaisante du processus de négociations des APE et pour leur mise en œuvre effective.

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