Stratégie de l'UE pour l'Afrique: le PE appelle à une dimension parlementaire plus forte

La stratégie de l'UE envers l'Afrique nécessite une dimension parlementaire plus forte, selon un rapport d'initiative approuvé par la commission du développement du PE. Le rapport fixe les priorités de cette stratégie qui doit être approuvée lors du deuxième Sommet UE/Afrique qui se tiendra à Lisbonne en Décembre, les députés européens devant rencontrer leurs homologues africains dans la capitale portugaise à la veille de cette réunion.

"La Stratégie de l'UE pour l'Afrique de 2005 a été adoptée sans consulter en profondeur les institutions de l'Union africaine ni les gouvernements et parlements africains", relève la commission parlementaire, qui souhaite que la coopération entre le PE, le Parlement pan-africain (PAP) et les parlements régionaux africains soit encouragée.

Réunion parlementaire à Lisbonne

Une délégation de 25 députés européens, membres pour la plupart de la commission du développement, rencontreront un nombre équivalent de représentants du Parlement pan-africain à Lisbonne le 7 décembre, où ils devraient adopter une déclaration commune. Le Président du PE, Hans-Gert Pöttering et la Présidente du Parlement pan-africain, Gertrude Mongella, seront invités à s'exprimer devant les chefs d'Etat et de gouvernement le 8 décembre.

Contrôle des armes

Le rapport souligne que les engagements pris pour contrôler le commerce des armes doivent être pleinement respectés et que le Code de conduite européen sur les exportations d'armes doit être promu au rang de position commune juridiquement contraignante au titre de la politique étrangère et de sécurité commune. L'UE est également appelée à accélérer la mise en oeuvre de sa stratégie de lutte contre l'accumulation et le trafic illicites d'armes légères (ALPC).

Migration et fuite des cerveaux

La stratégie commune doit s'attaquer aux causes profondes de la migration, selon le rapport. Elle doit donc accorder une attention particulière aux droits et à l'intégration des immigrés ainsi qu'au problème de la fuite des cerveaux, particulièrement dans le secteur de la santé, en proposant des solutions pratiques pour des "migrations circulaires" réussies.

Crimes contre l'humanité et impunité

La commission parlementaire estime que la stratégie commune devrait comporter des dispositions pour lutter contre l'impunité. Elle recommande donc que les systèmes juridiques et judiciaires des pays africains soient renforcés conformément aux exigences en matière de droits de l'homme, afin que les auteurs de crimes contre l'humanité puissent être jugés en Afrique.


Accords de partenariat économique

Les députés reconnaissent que les Accords de partenariat économique (APE) peuvent "devenir un outil important pour le commerce africain et l'intégration régionale, mais seulement à condition que leur substance soit pleinement conforme avec les objectifs de la politique de développement". Ils demandent notamment que soient prévues si nécessaire des exemptions et de longues périodes de transition pour que les producteurs et les industries locales puissent s'adapter aux nouvelles situations de marché et pour permettre à l'intégration régionale de progresser à son propre rythme.

Source- REF.: 20071003IPR11139