Développement : le plan d'action de Yokohama veut augmenter la production agricole de l'Afrique
Le Japon et les pays africains se sont engagés vendredi à tout faire pour augmenter la production agricole de l'Afrique, tout en soulignant que la stabilité récente du continent lui ouvrait "des perspectives sans précédent" de croissance.
Le Japon et la quasi totalité des pays d'Afrique ont achevé vendredi la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad) qui s'est tenue pendant trois jours à Yokohama (région de Tokyo), sous l'égide du Japon, de l'ONU et de la Banque mondiale.
Les participants ont adopté un "plan d'action de Yokohama" pour les cinq années à venir et ont souligné que "l'augmentation de la production alimentaire comme de la productivité agricole" était "cruciale pour la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et la croissance économique en Afrique".
Le continent est particulièrement touché par la flambée mondiale des prix alimentaires qui ont provoqué des émeutes dans plusieurs pays africains. Les pays africains ont réitéré leur engagement à "améliorer la productivité agricole" de 6% par an d'ici 2015 et à "allouer au minimum 10% de leurs ressources budgétaires nationales à l'agriculture" sur les cinq prochaines années.
Le Japon avait annoncé mercredi qu'il aiderait l'Afrique à doubler sa production de riz d'ici dix ans. Et à ce sujet, la Ticad a proposé d'introduire "un usage plus généralisé du nouveau riz pour l'Afrique", une variété riche en protéines et plus résistante, créée il y a quelques années en Afrique de l'Ouest en croisant des variétés de riz africaines et asiatiques.
La Ticad s'est engagée également à contribuer à "étendre les superficies irriguées de 20% en cinq ans" et à "assister les petits cultivateurs et organisations de fermiers à adopter les nouvelles technologies, élargir les terres agricoles (et) introduire les machines pour augmenter la productivité".
Dans une "déclaration de Yokohama" distincte, le Japon et l'Afrique se sont par ailleurs félicités de la "stabilité politique accrue et (de la) meilleure gouvernance (du continent), soutenues par une croissance économique forte et des investissements directs étrangers en constante augmentation". Selon eux, des "perspectives sans précédent pour l'Afrique" s'ouvrent désormais pour une "croissance économique réelle et durable" permettant de réduire de "façon significative" la pauvreté.
Concernant le suivi des décisions de la Ticad, la quatrième édition d'un sommet qui se tient tous les cinq ans, le Japon et l'Afrique ont instauré un "mécanisme de suivi" annuel pour coordonner leurs décisions entre deux sommets. Le "plan d'action" insiste par ailleurs sur la nécessité de "développer les infrastructures", transport, électricité et hydraulique.
Sur le plan sanitaire, Japon et Afrique ont promis de "soutenir les efforts pour atteindre l'objectif d'une réduction de 50% de la tuberculose et des taux de mortalité" liés à cette maladie d'ici 2015 par rapport à 1990. Ils ont enfin reconnu que les changements climatiques constituaient "un défi urgent pour l'Afrique, en raison de la vulnérabilité du continent par rapport à leurs impacts négatifs, comme les sécheresses et les inondations plus fréquentes et plus intenses". "Il est nécessaire pour tous les pays, y compris les pays d'Afrique", d'agir pour parvenir à "une réduction des émissions de gaz à effet de serre", ajoute le plan.