OMC : l’Inde au coeur des discussions sur les services
24 Jul 2008 - Les Echos - MARIE-CHRISTINE CORBIER
Les négociations se sont poursuivies, hier, àGenève, sur l’agriculture et l’industrie. Celles d’aujourd’hui doivent porter sur les services et mettre l’Inde au coeur des discussions.
Il faut « surveiller la nuit à venir » , confiait hier soir un ex- pert. Sauf à ce que les discussions qui se déroulent à Genève n’aient capoté cette nuit, les négociateurs devaient se retrouver ce matin pour parler des services.
Hier, en fin d’après-midi, le fil des négociations n’était pas rompu. L’Inde se disaitmême optimiste. Au troisième jour des discussions qui se tiennent dans le cadre de l’Organisation mondiale ducommerce(OMC) pour clorele cycle de Doha, elle a changé son fusil d’épaule sur l’offre américaine de réduire ses subventions agricoles (« LesEchos » du23 juillet). Après l’avoir qualifiée, dans un premier temps, de « totalement inadaptée », le ministre indien du Commerce, Kamal Nath, l’a finalement qualifiée de « bon signe » ...
C’est justement l’Inde qui devraitêtre aucoeur de la discussion du jour. « C’est le pays qui peut faire que ça passe ou ça casse », prédit un expert. Qualifiée de « bureau du monde » lors du lancement du cycle de Doha, l’Inde est porteuse d’espoirs pour des pays développés qui cherchent à pénétrer davantage ses marchés. Pour cela, ils entendent lier leurs efforts sur l’agriculture et l’industrie aux services. Pas question de céder d’un côté sans avoir des concessions de l’autre.
Expatrier ses collaborateurs
« La croissance étantpeuélevée en Europe, il faut aller la chercher dans les pays émergents, via l’ouverture des marchés de services », justifie Pascal Kerneis, directeur d’ESF, le principal lobby européen dans ce domaine. « Les services doivent être une priorité, car ils représentent deux tiers du PNB et des emplois en Europe », appuie Jacques Desponts, président du comitéOMCdeBusinessEurope, la fédération patronale européenne. L’enjeu, selon lui, n’est pas seulement de conquérir de nouveaux marchés, mais aussi de « consolider les pratiques réglementaires actuelles. Onne peut être à lamerci d’une nouvelle politique ou d’une fièvre électorale. » Les entreprisesgardent entête le coup d’Etatmilitaire enThaïlandeet les menaces sur les entreprises étrangères. Ils se souviennent aussi de Suez, qui avait dû se retirer du marché argentin de la distribution de l’eau... Avec des règles gravées dans le marbre à l’OMC, cela ne serait pas arrivé, arguent-ils.
L’Union européenne et les Etats-Unis veulent donc que l’Inde et d’autres − la Chine, le Brésil, l’Argentine ou encore l’Afrique du Sud − ne puissent plus faire marche arrière. En échange, l’Inde réclame par exemple le droit de pouvoir expatrier ses collaborateurs pour des prestations de services informatiques aux Etats-Unis ou en Europe. Hier soir, pour la première fois, un officiel américain a laissé entendre que les Etats-Unis, jusqu’alors frileux sur ce point à cause de la lutte contre le terrorisme, seraient prêts à envisager d’octroyer des visas professionnelsafinderépondreàlademande indienne. De son côté, l’Union européenne pourrait faire une proposition sur ce point demain.
Les négociations se sont poursuivies, hier, àGenève, sur l’agriculture et l’industrie. Celles d’aujourd’hui doivent porter sur les services et mettre l’Inde au coeur des discussions.
Il faut « surveiller la nuit à venir » , confiait hier soir un ex- pert. Sauf à ce que les discussions qui se déroulent à Genève n’aient capoté cette nuit, les négociateurs devaient se retrouver ce matin pour parler des services.
Hier, en fin d’après-midi, le fil des négociations n’était pas rompu. L’Inde se disaitmême optimiste. Au troisième jour des discussions qui se tiennent dans le cadre de l’Organisation mondiale ducommerce(OMC) pour clorele cycle de Doha, elle a changé son fusil d’épaule sur l’offre américaine de réduire ses subventions agricoles (« LesEchos » du23 juillet). Après l’avoir qualifiée, dans un premier temps, de « totalement inadaptée », le ministre indien du Commerce, Kamal Nath, l’a finalement qualifiée de « bon signe » ...
C’est justement l’Inde qui devraitêtre aucoeur de la discussion du jour. « C’est le pays qui peut faire que ça passe ou ça casse », prédit un expert. Qualifiée de « bureau du monde » lors du lancement du cycle de Doha, l’Inde est porteuse d’espoirs pour des pays développés qui cherchent à pénétrer davantage ses marchés. Pour cela, ils entendent lier leurs efforts sur l’agriculture et l’industrie aux services. Pas question de céder d’un côté sans avoir des concessions de l’autre.
Expatrier ses collaborateurs
« La croissance étantpeuélevée en Europe, il faut aller la chercher dans les pays émergents, via l’ouverture des marchés de services », justifie Pascal Kerneis, directeur d’ESF, le principal lobby européen dans ce domaine. « Les services doivent être une priorité, car ils représentent deux tiers du PNB et des emplois en Europe », appuie Jacques Desponts, président du comitéOMCdeBusinessEurope, la fédération patronale européenne. L’enjeu, selon lui, n’est pas seulement de conquérir de nouveaux marchés, mais aussi de « consolider les pratiques réglementaires actuelles. Onne peut être à lamerci d’une nouvelle politique ou d’une fièvre électorale. » Les entreprisesgardent entête le coup d’Etatmilitaire enThaïlandeet les menaces sur les entreprises étrangères. Ils se souviennent aussi de Suez, qui avait dû se retirer du marché argentin de la distribution de l’eau... Avec des règles gravées dans le marbre à l’OMC, cela ne serait pas arrivé, arguent-ils.
L’Union européenne et les Etats-Unis veulent donc que l’Inde et d’autres − la Chine, le Brésil, l’Argentine ou encore l’Afrique du Sud − ne puissent plus faire marche arrière. En échange, l’Inde réclame par exemple le droit de pouvoir expatrier ses collaborateurs pour des prestations de services informatiques aux Etats-Unis ou en Europe. Hier soir, pour la première fois, un officiel américain a laissé entendre que les Etats-Unis, jusqu’alors frileux sur ce point à cause de la lutte contre le terrorisme, seraient prêts à envisager d’octroyer des visas professionnelsafinderépondreàlademande indienne. De son côté, l’Union européenne pourrait faire une proposition sur ce point demain.