L'Afrique et la crise financière mondiale

BBC Afrique, 04 Octobre, 2008

L'impact de la crise financière internationale sur le continent devrait être limité estiment des analystes.

Les marchés financiers du continent connaissent de fortes baisses depuis le début de cette année.

L'indice JSE de la bourse de Johannesburg a chuté de 40 pour cent.

La place boursière de Nairobi connait un net ralentissement. Quant à l'indice SGI Panafrica, il a baissé de 15 % depuis la mi-mai.

La bourse de Lagos connaît de son coté une baisse sensible (-14 % depuis janvier).

Les causes sont souvent locales : crise politique au Kenya, pénurie énergétique en Afrique du Sud et baisse de la production pétrolière au Nigeria.

Mais la crise de liquidités sur les places occidentales peut aussi avoir des effets sur le continent.

Matières premières

La crise financière actuelle est d'abord une crise de financement.

Les entreprises financières, notamment les banques de certains pays africains, vont être touchées. Car elles ne pourront pas recevoir de fonds de la part de leurs consœurs occidentales.

Si les banques occidentales, pour des raisons de solvabilité, refusent de se prêter de l'argent entre elles, il y a de fortes chances qu'elles ne veuillent pas financées les banques africaines.

Et si ces dernières ne peuvent pas bénéficier de ces crédits, elles se retrouveront dans l'incapacité de prêter à leurs clients (particuliers ou entreprises).

La crise aura alors des répercusions sur l'économie réelle.

« Si une récession survient sur les marchés développés notamment aux Etats-Unis, cela pourrait entraîner la baisse de la demande, donc de la production. Conséquence : les demandes en matières premières vont reculer. », analyse l'économiste sud-africain Roelof Horne.

Pour les pays africains essentiellement producteurs, il s'agit là d'une mauvaise nouvelle.

Cette crise peut aussi entraîner la chute du dollar. Les matières premières étant cotées en billet vert, une baisse de son cours va provoquer la baisse du revenu des entreprises productrices, qui en général sont publiques.

Les pays de zone F CFA, par exemple, en raison de l'arrimage à l'euro, vont produire dans une monnaie plus forte. Conséquence : ils vendront moins chère.

D'autre part, les pays développés ont pris des engagements en matière d'aide vis-à-vis des pays pauvres. « Si déjà en période normale, ils ont du mal à tenir ces promesses, sans doute qu'en temps de crise, ils auront encore plus de mal », note Roelof Horne.

Seules des mesures structurelles peuvent être mises en œuvre pour amortir les effets de cette crise en Afrique indiquent les experts.