Semaine à haut risque pour les marchés financiers
LEMONDE.FR avec AFP | 26.10.08
Les marchés financiers se préparent à une semaine à haut risque face à une crise financière historique qui continue d'entraîner les pays industrialisés dans la récession et malmène les économies émergentes.
Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a ainsi annoncé, dimanche 26 octobre, l'octroi d'un prêt de 16,5 milliards de dollars (près de 13 milliards d'euros) à l'Ukraine, conditionné au vote d'un plan de sauvetage économique. Vendredi le FMI avait déjà volé au secours de l'Islande, ruinée par la déconfiture de son système bancaire, en lui accordant un prêt de 2,1 milliards de dollars (1,65 milliard d'euros), le premier consenti à un pays d'Europe de l'Ouest depuis 1976.
Les investisseurs surveilleront de près, jeudi, la publication de la première estimation du Produit intérieur brut américain au troisième trimestre, attendu en recul. "Si la chute des Bourses a pour origine les craintes d'une récession internationale, alors la semaine prochaine sera très mauvaise. Le calendrier économique est rempli d'indicateurs qui seront uniformément exécrables", avertissait vendredi l'analyste Carl Weinberg, de High Frequency Economics.
LES RÉSULTATS D'ENTREPRISES VONT PESER
Les marchés attendent également une avalanche de résultats et de perspectives d'entreprises américaines, européennes et japonaises, globalement pessimistes. A New York, ce seront ExxonMobil, la première capitalisation du Dow Jones, Kraft Foods ou encore Procter & Gamble. Egalement annoncés, les géants pétroliers BP et Shell à Londres. A Francfort, Lufthansa, Bayer, puis la Deutsche Bank ou encore Volkswagen. A Paris, Alcatel-Lucent, France Télécom, Michelin, L'Oréal et Pernod Ricard. Après une révision à la baisse des perspectives de Sony, vendredi, la saison des résultats trimestriels s'ouvre également lundi au Japon.
"De la peur à l'état pur" inspire les marchés, analysait vendredi à New York Gina Martin, de Wachovia Securities, alors que les grandes Bourses mondiales – New York, Tokyo, Londres, Paris – sont retombées à leur niveau du printemps 2003, après quatre semaines de chute libre. Seules ouvertes le dimanche, les Bourses des monarchies pétrolières du Golfe ont terminé en baisse, ce 26 octobre : Ryad a perdu 1,66 %, Koweït 3,5 %, Dubaï 4,75 %, Abou Dhabi 4 %.
La Réserve fédérale américaine devrait encore abaisser son taux directeur mercredi, actuellement fixé à 1,5 %, et le gouvernement japonais a annoncé dimanche qu'il était prêt à multiplier par cinq, jusqu'à 110 milliards de dollars, les sommes à injecter dans les banques en difficulté. Mais face à des marchés survoltés qui ont largement ignoré les plans massifs d'intervention des banques centrales et les programmes d'aide américain ou européen aux secteurs bancaires, ces mesures risquent de peser de peu de poids.
Montrés du doigt vendredi par la ministre de l'économie française, Christine Lagarde, les hedge funds (fonds spéculatifs) amplifient le mouvement baissier des Bourses en vendant en catastrophe des titres pour recouvrer des liquidités. Dans cette stratégie de la terre brûlée, le secteur des hedge funds a fondu de plus de 10 %, perdant 210 milliards de dollars au troisième trimestre, avec des actifs au niveau mondial estimés à quelque 1 720 milliards de dollars.
INQUIÉTUDE EN CHINE
Dans l'attente du sommet du G20 des principaux pays industrialisés et émergents, à Washington, le 15 novembre, les craintes sur la propagation de la crise financière à l'économie réelle s'amplifient dans le monde entier. La Banque centrale chinoise a estimé dimanche que la Chine, sans sous-estimer l'impact de la crise, disposait d'une économie assez forte pour la surmonter. Mais dans le sud de la Chine des milliers d'usines sont menacées de fermeture. La riche province de Canton, dédiée aux manufactures tournées vers l'export, devrait perdre 9 000 de ses 45 000 usines, selon des estimations.
Dans le Golfe, le Koweït a dû créer une cellule de crise et s'est engagé à garantir les dépôts bancaires. Les six pays du Conseil de coopération du Golfe avaient pourtant affiché samedi "leur confiance dans la stabilité" du système financier régional, lors d'une réunion extraordinaire à Ryad.
En Amérique du Sud, les ministres des finances et les présidents des banques centrales du Mercosur – Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay – tiennent lundi une réunion de crise à Brasilia pour faire face à la tempête financière. "Personne n'a de réponse immédiate. Nous n'avons pas l'illusion que nous allons résoudre tous les problèmes", a toutefois averti le chef de la diplomatie brésilienne, Celso Amorim, hôte de cette réunion extraordinaire qui intervient après une semaine noire pour les marchés latino-américains, notamment au Brésil et en Argentine.
Les marchés financiers se préparent à une semaine à haut risque face à une crise financière historique qui continue d'entraîner les pays industrialisés dans la récession et malmène les économies émergentes.
Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a ainsi annoncé, dimanche 26 octobre, l'octroi d'un prêt de 16,5 milliards de dollars (près de 13 milliards d'euros) à l'Ukraine, conditionné au vote d'un plan de sauvetage économique. Vendredi le FMI avait déjà volé au secours de l'Islande, ruinée par la déconfiture de son système bancaire, en lui accordant un prêt de 2,1 milliards de dollars (1,65 milliard d'euros), le premier consenti à un pays d'Europe de l'Ouest depuis 1976.
Les investisseurs surveilleront de près, jeudi, la publication de la première estimation du Produit intérieur brut américain au troisième trimestre, attendu en recul. "Si la chute des Bourses a pour origine les craintes d'une récession internationale, alors la semaine prochaine sera très mauvaise. Le calendrier économique est rempli d'indicateurs qui seront uniformément exécrables", avertissait vendredi l'analyste Carl Weinberg, de High Frequency Economics.
LES RÉSULTATS D'ENTREPRISES VONT PESER
Les marchés attendent également une avalanche de résultats et de perspectives d'entreprises américaines, européennes et japonaises, globalement pessimistes. A New York, ce seront ExxonMobil, la première capitalisation du Dow Jones, Kraft Foods ou encore Procter & Gamble. Egalement annoncés, les géants pétroliers BP et Shell à Londres. A Francfort, Lufthansa, Bayer, puis la Deutsche Bank ou encore Volkswagen. A Paris, Alcatel-Lucent, France Télécom, Michelin, L'Oréal et Pernod Ricard. Après une révision à la baisse des perspectives de Sony, vendredi, la saison des résultats trimestriels s'ouvre également lundi au Japon.
"De la peur à l'état pur" inspire les marchés, analysait vendredi à New York Gina Martin, de Wachovia Securities, alors que les grandes Bourses mondiales – New York, Tokyo, Londres, Paris – sont retombées à leur niveau du printemps 2003, après quatre semaines de chute libre. Seules ouvertes le dimanche, les Bourses des monarchies pétrolières du Golfe ont terminé en baisse, ce 26 octobre : Ryad a perdu 1,66 %, Koweït 3,5 %, Dubaï 4,75 %, Abou Dhabi 4 %.
La Réserve fédérale américaine devrait encore abaisser son taux directeur mercredi, actuellement fixé à 1,5 %, et le gouvernement japonais a annoncé dimanche qu'il était prêt à multiplier par cinq, jusqu'à 110 milliards de dollars, les sommes à injecter dans les banques en difficulté. Mais face à des marchés survoltés qui ont largement ignoré les plans massifs d'intervention des banques centrales et les programmes d'aide américain ou européen aux secteurs bancaires, ces mesures risquent de peser de peu de poids.
Montrés du doigt vendredi par la ministre de l'économie française, Christine Lagarde, les hedge funds (fonds spéculatifs) amplifient le mouvement baissier des Bourses en vendant en catastrophe des titres pour recouvrer des liquidités. Dans cette stratégie de la terre brûlée, le secteur des hedge funds a fondu de plus de 10 %, perdant 210 milliards de dollars au troisième trimestre, avec des actifs au niveau mondial estimés à quelque 1 720 milliards de dollars.
INQUIÉTUDE EN CHINE
Dans l'attente du sommet du G20 des principaux pays industrialisés et émergents, à Washington, le 15 novembre, les craintes sur la propagation de la crise financière à l'économie réelle s'amplifient dans le monde entier. La Banque centrale chinoise a estimé dimanche que la Chine, sans sous-estimer l'impact de la crise, disposait d'une économie assez forte pour la surmonter. Mais dans le sud de la Chine des milliers d'usines sont menacées de fermeture. La riche province de Canton, dédiée aux manufactures tournées vers l'export, devrait perdre 9 000 de ses 45 000 usines, selon des estimations.
Dans le Golfe, le Koweït a dû créer une cellule de crise et s'est engagé à garantir les dépôts bancaires. Les six pays du Conseil de coopération du Golfe avaient pourtant affiché samedi "leur confiance dans la stabilité" du système financier régional, lors d'une réunion extraordinaire à Ryad.
En Amérique du Sud, les ministres des finances et les présidents des banques centrales du Mercosur – Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay – tiennent lundi une réunion de crise à Brasilia pour faire face à la tempête financière. "Personne n'a de réponse immédiate. Nous n'avons pas l'illusion que nous allons résoudre tous les problèmes", a toutefois averti le chef de la diplomatie brésilienne, Celso Amorim, hôte de cette réunion extraordinaire qui intervient après une semaine noire pour les marchés latino-américains, notamment au Brésil et en Argentine.