L'Egypte et la Lybie militent pour une meilleure gestion des eaux du Nil

Source: Houda BELABD (www.lepetitjournal.com - Le Caire - Alexandrie) mercredi 28 juillet 2010

Née de la dernière pluie, une médiation libyenne envisage de contenir la crise entre l'Egypte et les pays de l'amont du Nil. La Libye a entrepris des contacts au plus haut niveau avec les pays de l'amont du bassin du Nil pour contenir la crise avec l'Egypte et le Soudan sur le partage des eaux de ce fleuve, rapporte récemment le journal égyptien Addoustour.

Citant des responsables soudanais, la publication précise que cette médiation, menée par le guide de la révolution libyenne, le colonel Mouammar Kadhafi, porte sur la conviction des pays de l'Amont du bassin du Nil, d'une part, et l'Egypte et le Soudan, d'autre part, à revenir à la table des négociations dans la perspective de parvenir à un nouvel accord cadre sur le partage des eaux de ce grand et important fleuve africain.

La même source égyptienne ajoute que le colonel Kadhafi avait envoyé des messages aux présidents des pays de l'amont du bassin du Nil pour engager des pourparlers avec l'Egypte et le Soudan et renoncer à leurs différends politiques et à se partager, plus équitablement, le Nil.

Nombreux sont les pays du Nil...
D'un autre côté, l'Ethiopie, le Kenya, le Rwanda, l'Ouganda et la Tanzanie, pays situés en amont du fleuve, avaient signé en mai dernier un nouvel accord remplaçant les deux accords conclus en 1929 et 1959 et qui attribuent aux pays de l'aval 87% des eaux du Nil avec 55,5 milliards de m3 pour l'Egypte et 18,5 milliards de m3 pour le Soudan.

Les pays du Bassin du Nil, comprenant le Burundi, la République démocratique du Congo, l'Egypte, l'Ethiopie, le Kenya, le Rwanda, le Soudan, la Tanzanie et l'Ouganda, ainsi que l'Erythrée ne se sont pas mis d'accord à identifier un cadre juridique et institutionnel, pour un nouveau partage des eaux du fleuve, en dépit des nombreuses réunions ministérielles, tenues au cours des sept dernières années.

Et l'accord de 1929?
L'Egypte et le Soudan demandent la préservation de leurs revendications historiques, alors que les autres pays souhaitent l'amendement de l'accord de 1929 signé entre l'Egypte et la Grande-Bretagne signataire au nom de ses colonies africaines arrosées par le Nil, qui accordait au Caire un droit de veto sur les projets construits en amont.

Décidément, les pays du Nil craignent, plus que jamais, une guerre causée par l'eau.