Des déchets chimiques mauriciens exportés vers la Réunion

Source: LE MATINAL

Comment se débarrasser des déchets chimiques ? C’est la question que se posent actuellement les têtes pensantes au ministère des Administrations régionales car les Environment Protection (standards for hazardous wastes) Regulations de 2001 font provision seulement pour l’élimination, sur les sites d’enfouissement, des produits pharmaceutiques qui ont fait leur temps.

Ces produits sont stockés et transportés d’après les normes établies par le ministère de l’Environnement pour être conservés et détruits dans des compartiments de déchets à risques (“hazardous wastes cells”).

Mais l’élimination de ces produits chimiques représente un véritable casse-tête chinois d’autant plus que la loi ne fait aucune provision pour leur élimination sur les sites d’enfouissement. C’est la raison pour laquelle le nouveau ministre des Administrations régionales, Hervé Aimée, a décidé de prendre les taureaux par les cornes. Il a ainsi pris la décision d’exporter des déchets chimiques vers la Réunion. Il a décidé d’identifier un premier secteur d’intervention : les laboratoires des établissements scolaires.

Des produits chimiques non utilisés depuis 50 ans

Le ministre des Administrations régionales Hervé Aimée a décidé d’engager des pourparlers avec le ministère de l’Education pour faire enlever des institutions secondaires des produits chimiques qui ont fait leur temps. Une enquête effectuée par son ministère démontre qu’il y a actuellement dans des collèges des produits chimiques non utilisés qui datent d’au moins une cinquantaine d’années.

Au ministère des Administrations régionales on insiste que ce projet cadre avec la politique déclarée du gouvernement visant à transformer Maurice en île durable.

Un plan d’action intégré sur la gestion des déchets solides sera appliqué. Une des composantes du plan concernera l’élimination de ces déchets solides qui sont nuisibles à l’environnement.

Plan de gestion des déchets solides

Le ministère s’est embarqué dans un ambitieux projet d’élaborer un plan stratégique pour la gestion des déchets solides. Ce plan visera à promouvoir une gestion déchets solides qui sera économiquement et socialement acceptable. Ce plan fera la part belle au traitement, à l’élimination, au compostage et au recyclage des déchets solides.

A présent, le pourcentage de déchets solides qui peuvent être recyclés est infime et le ministre Hervé Aimée veut le porter à 30 % dans les cinq prochaines
années.

Valeur du jour, des compagnies privées sont engagées dans le recyclage des déchets solides. Un rapport du ministère des Administrations régionales fait état dans un premier temps de l’amélioration des facilités de stockage des produits chimiques.

“The Interim storage hazardous waste Facility shall represent the first step on the processing cycle where hazardous waste shall be received, tested, sorted and made ready for further treatment of exportation. The project constituted a first phase for a comprehensive hazardous waste treatment management approach which will benefit from the experience of the first years of its operations in order to determine the appropriate types and sizes of technology to be selected for further treatment processes of hazardous waste in the country in the future”, note le rapport.

1 200 tonnes de déchets collectées chaque jour

Le pays compte actuellement un seul site d’enfouissement à Mare Chicose. Il dispose cependant de cinq stations de transfert à Poudre-d’Or, Roche-Bois, St-Martin, La Brasserie et La Laura. Celles-ci sont gérées par le ministère des Adminisrations régionales en collaboration avec des contracteurs privés.

Quelque 1 200 tonnes de déchets sont collectées chaque jour par les collectivités locales et contracteurs privés. Le ministère des Administrations régionales dispose d’un budget annuel de Rs 900 millions pour la collecte des déchets solides et les collectivités locales dépensent la bagatelle de Rs 500 millions annuellement dans la gestion des déchets solides.