MAURICE | Le Ministre Michael Sik Yuen : “Produisons pour réduire nos importations”

Source: LE MATINAL

Michael Sik Yuen, le ministre de l’Activité économique, de l’entreprise, des coopératives et de la protection des consommateurs, affirme qu’à la fin de son mandat d’ici à cinq ans, il aura un bilan positif, tout comme le gouvernement de l’Alliance de l’avenir. Maurice doit pouvoir diversifier ses activités économiques, cultiver le riz et les grains secs afin de réduire ses factures d’importations. Parallèlement, la création soutenue des petites et moyennes entreprises doit être encouragée car elles emploient plus de main-d’œuvre que d’autres secteurs.
Vous êtes ministre depuis voilà quelques mois…

Je me sens très à l’aise et je suis très content que le Premier ministre et mon leader Xavier Duval m’aient donné cette chance pour servir le pays. Dans mon ministère, c’est vrai qu’il y a beaucoup à faire et je suis très confiant que durant ce mandat de cinq ans que nous avons devant nous que ce soit le gouvernement ou moi-même en tant que ministre nous aurons un bilan extrêmement positif.

Comment ont été vos premières semaines à la tête de ce ministère ?

Les premières semaines m’ont permis de faire un constat de la situation à divers niveaux. Bien sûr après un constat, nous devons améliorer le système. Pendant ces quelques semaines, j’ai rencontré beaucoup de personnes dans les coopératives, les PME et les ONG qui concernent la protection des consommateurs. Nous voyons ce qui est positif et ce qui est négatif. Généralement quand j’écoute les gens parler je leur demande de me dire plus sur les aspects négatifs car c’est à partir de là que nous pouvons rectifier le tir. C’est à partir de là que nous pouvons améliorer le système. Bien sûr nous sommes en train de voir comment améliorer nos plans d’action et une des modifications que nous avons apportées c’est celle concernant la rémunération pour les restaurants. Auparavant, on accordait 90% de financement pour les décors intérieurs et cela ne marchait pas parfaitement. C’était 90% que nous étions en train de gaspiller. Les gens ne s’y intéressaient pas. Quand nous l’avons fait à 100%, cela marche très bien. Ce programme permettra d’avoir de beaux restaurants à travers le pays avec de meilleurs chiffres d’affaires. Je travaille sur plusieurs plans de financement comme le packaging. Souvent leur étiquette n’est pas aussi jolie que les produits qui sortent de l’extérieur. Notre but c’est de donner le support à plusieurs entreprises. Plus de support veut dire plus de progrès. Leur entreprise va grandir et ils vont employer plus de personnes. Avec ce support, on a une chaîne qui bouge dans la bonne direction.

Qu’est-ce que vous pensez faire pour les consommateurs ?

En effet, nous travaillerons beaucoup sur la Citizen Charter. Quand on parle de la protection des consommateurs,il s’agit souvent de la question des prix dans la tête des gens. Quand les prix grimpent, les consommateurs sont donc frustrés. Protection des consommateurs ne veut pas direseulement prix mais aussi la qualité des produits et le service après-vente.

En ce moment il y a une polémique sur le prix du riz ? Les consommateurs disent que le riz est vendu très cher à Maurice. Qu’en pensez-vous ?

Quand un produit est importé, le prix dépend aussi du taux de change. Premièrement quand l’importateur achète le riz ou les grains secs, il faut voir en quelle monnaie il fait le paiement. Je sais que les gens disent que l’euro en train de baisser mais il ne faut pas oublier que moi aussi je fais ma petite enquête. J’ai vu que le riz ou même les grains secs sont achetés en dollars. Tout dépend du taux de change et en quelle monnaie on les achète. La meilleure façon pour combattre ce problème est de les produire localement. D’ailleurs, il y a un investisseur qui cultive déjà le riz à Maurice. Ses plantations se trouvent à Cluny. La première récolte est prévue pour novembre. Je l’ai rencontré lors de ma mission à Singapour. Il cultive un riz de meilleure qualité. C’est une variété qui est surtout proposée à ceux qui souffrent de diabète. Nous espérons que son riz peut conquérir le marché mauricien et ainsi notre dépendance sur le riz importé va diminuer progressivement. Nous devons plus planter localement. Quand on va produire le riz et les grains secs localement alors on n’aura pas à payer le fret. On doit produire localement les produits de base.

Parlez-nous de votre mission à Singapour.

Les retombées sont extrêmement positives. J’ai rencontré plusieurs personnes à Singapour. Parmi, j’ai rencontré le ministre du Commerce Lee Yi Shyan. Nous avons beaucoup discuté sur l’aide qu’il peut nous apporter. Je suis en train de voir les Schemes qu’ils ont et je vais voir lequel on peut adopter à Maurice pour aider nos PME.

J’ai participé au premier Forum Africa-Singapore Business, organisé conjointement par le Singapore International Enterprise et la Fédération des entreprises singapouriennes. Ce forum vise à promouvoir le commerce et les investissements entre l’Afrique et Singapour. En marge du Forum, j’ai discuté avec Lee Yi Shyan, ministre d’État au Commerce et d’Industrie et de la main-d’œuvre, sur les possibilités d’investissement à Maurice, le partage des connaissances et le soutien technique pour les petites et moyennes entreprises (PME). J’ai également eu une réunion avec M. Peter Fleming, directeur financier et directeur de l’entreprise de crevettes Lim Shrimp, qui a accepté de promouvoir l’élevage des crevettes et des projets de concombre de mer à Maurice.

Comment comptez-vous promouvoir les PME ?

Il faut faire les PME pousser comme des champignons car elles sont plus faciles à gérer que les grandes entreprises et bien sûr avec le support du gouvernement, on pourra leur donner un boost et ils pourront employer plus de personnes. Nous devons les faire grandir. De petite à moyenne, et de moyenne à grande. Bien des fois j’ai remarqué que les entreprises moyennes arrivées à un certain stade atteignent leur ‘peak’ car j’ai effectué beaucoup des visites. Le marché de notre pays est très petit, et elles doivent aller vers l’exportation.

Quelle importance allez-vous accorder aux associations des consommateurs ?

En effet j’ai rencontré tous ces gens et d’ailleurs je crois que nous devons travailler ensemble. C’est d’ailleurs ensemble que nous pouvons progresser. Ils m’ont aussi donné des idées pour améliorer le système et d’ailleurs si le public a des idées, il peut nous le faire savoir.

Que pensez-vous des produits de contrefaçons qui sont commercialisés à Maurice ?

Je demande la coopération du public. C’est le public qui doit nous communiquer des renseignements pour que nous agissions. Nous avons les officiers qui font leur travail en faisant des ‘surprise checks’ mais si le public nous aide alors cela va être un plus. Nous avons seulement 13 Field Officers qui doivent faire des ‘checks’ à travers le pays.

Quelles mesures comptez-vous prendre pour soulager les consommateurs ?

Nous devons adopter une stratégie de diversification. Nous devons fabriquer beaucoup d’articles que nous ne produisons pas. Il faut qu’on commence à les produire. Premièrement des firmes ou des coopératives qui entrent dans les nouveaux créneaux n’auront pas un problème de compétition. Leurs compétiteurs vont être des produits qui sortent de l’extérieur. Ils auront un marché. Leurs activités permettront de faire baisser les prix. Nous allons leur donner beaucoup de soutien pour que les gens entrent dans différents créneaux. Les entreprises ou les coopératives qui ont besoin d’aide peuvent solliciter l’intervention du ministère. D’ailleurs en septembre, nous aurons une ‘awareness campaign’ et les gens pourront savoir quels types d’aide nous proposons.

On entend dire qu’il y a un malaise au sein du PMSD concernant les nominations. Qu’en est-il ?

J’ai participé à une réunion jeudi et on n’a pas parlé des nominations. On n’a même pas parlé sur les nominations car nous ne sommes pas nouveaux dans cette alliance. Je ne sais pas d’où sort cette information.