Appel des dirigeants africains pour la création d’un Fonds vert africain

CANCUN, Mexique, 13 décembre 2010/African Press Organization (APO)

Les ministres africains participant à la COP 16 à Cancun ont lancé de nouveau un appel pour la création rapide d’un Fonds vert pour l’Afrique. Cet appel fait écho à un appel lancé plus tôt par les dirigeants africains à Copenhague, en décembre 2009, en faveur d’un mécanisme de financement qui réserverait des ressources pour l’Afrique, avec un accès plus direct, et une répartition équitable et transparente des ressources, gérées par la Banque africaine de développement.

Meles Zenawi, premier ministre d’Ethiopie et porte-parole des chefs d’état africains pour les questions concernant le changement climatique, a déclaré que «la création et le financement du Fonds vert pour l’Afrique est une condition préalable à un accord sur le changement climatique planétaire ».

Le professeur Tiémoko Sangaré, ministre de l’Environnement du Mali et président de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement, a déclaré que «nous voulons que le fonds africain pour le changement climatique soit géré par la Banque africaine de développement, afin que nous puissions suivre la façon dont l’argent est utilisé ».

Lors d’une manifestation parallèle qui a enregistré une forte participation à Cancun pour discuter de la proposition, les participants ont unanimement souligné l’importance pour l’Afrique de s’approprier et d’assumer la responsabilité de la gestion de son propre fonds. L’on a estimé que, pour diverses raisons, l’Afrique et des pays non-africains à faible revenu n’ont pas beaucoup bénéficié des mécanismes de financement actuels.

Abdoulaye Janneh, le secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, a soutenu la proposition, faisant observer que les institutions africaines œuvrent de concert pour appuyer la création de l’AGF. Il a ajouté que « l’AGF est une réponse optimale aux critères rigoureux tels qu’énoncés par les négociateurs de l’Afrique».

La Commissaire de l’UA pour l’environnement, Rhoda Peace, a souligné que la “Banque africaine de développement est notre institution, nous voulons qu’elle croisse, et nous voulons qu’elle gère les ressources pour l’Afrique, dans l’intérêt de l’Afrique.

S’exprimant lors de la réunion, Lord Nick Stern, une autorité sur l’économie du changement climatique, a apporté un appui solide au projet, résumant les arguments pour ce fonds, notamment la pertinence ; l’urgence, le savoir et l’expérience de la BAD sur l’Afrique et la nécessité de « réunir l’atténuation, l’adaptation et le développement dans un cadre unique ».

Le président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, a indiqué en réponse que « le Groupe de la Banque africaine de développement procédera rapidement pour présenter la proposition relative au fonds vert pour l’Afrique aux instances de décision de la banque afin d’en faire une réalité concrète. Il a souligné «ce n’est pas le fonds de la BAD, c’est le Fonds de l’Afrique, et nous ferons en sorte qu’il soit complémentaire des autres mécanismes ».

Il fonctionnera aux côtés des autres mécanismes et en synergie avec les autres institutions, et sera en harmonie avec toutes les dispositions approuvés par la CCNUCC. « L’Afrique a des besoins particuliers nécessitant une attention spéciale, avec un instrument géré par une institution africaine ».

Les conclusions vont dans le même sens que les recommandations faites par le Comité des dix ministres africains des finances et gouverneurs des banques centrales, à Washington, en octobre 2010, déclarant que « nous avons souscrit à la position prise à Copenhague, à savoir que l’Afrique devrait se voir attribuer une part appropriée du financement supplémentaire pour les actions climatiques, entre autres l’adaptation, et que, pour s’assurer que les investissements sont déterminés par les besoins et les priorités de l’Afrique, les ressources supplémentaires doivent être canalisées et gérées par la BAD. Nous nous félicitons de l’engagement pris par la BAD de mettre au point un Fonds vert pour l’Afrique.

SOURCE: African Development Bank (AfDB)