Discours de M. Johnnie Carson sur la politique des États-Unis à l’égard de l’Afrique en 2011
WASHINGTON, 11 avril 2011/African Press Organization (APO)/ — Département d’État
Allocution de M. Johnnie Carson, secrétaire d’État adjoint Bureau des affaires africaines
Centre Woodrow Wilson -- Washington - Le 5 avril 2011
La politique des États-Unis envers l’Afrique en 2011 : les enjeux du temps présent
Je tiens à remercier Steve McDonald et le centre Woodrow Wilson de m’avoir invité à prendre la parole aujourd’hui. C’est un plaisir pour moi d’être en compagnie d’amis et de collègues de longue date. Le centre Woodrow Wilson joue un rôle vital en proposant aux décideurs, dont je fais partie, des réflexions et analyses profondes qui nous guident dans nos travaux.
Mon intention au départ était de brosser les grandes lignes des questions et orientations principales que nous pressentons pour l’année à venir. Mais avant de le faire, je voudrais attirer votre attention sur deux situations qui préoccupent les États-Unis par leur nature grave et immédiate. La première a été largement éclipsée par l’actualité au Japon, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Elle ne fait pas les gros titres dans la presse écrite et les réseaux de télédiffusion ne s’y intéressent pas beaucoup non plus. Pourtant, c’est une situation à laquelle nous devrions tous faire attention. Je veux parler des élections au Nigéria.
Le Nigéria est l’un des deux pays les plus importants d’Afrique subsaharienne, et ce qui se passe au Nigéria a des conséquences pour l’Afrique, les États-Unis et la communauté mondiale. Le week-end dernier, le Nigéria devait tenir la première d’une série d’élections qui imprimeront la direction du pays le plus peuplé d’Afrique et de la deuxième économie du continent.
Le Nigéria n’a pas connu d’élections nationales crédibles depuis 1993, et surmonter un tel héritage négatif demeure un obstacle de taille. On l’a bien vu samedi, quand la commission électorale nationale indépendante (l’INEC) est intervenue quelques heures seulement après l’ouverture du scrutin pour annoncer le report du premier tour des élections législatives. Ce report était motivé par diverses considérations logistiques, notamment le fait que de nombreux bureaux de vote à travers le pays n’avaient pas reçu le matériel électoral nécessaire. Nous partageons la déception de l’INEC et du peuple nigérian face au report de cette importante échéance électorale et renouvelons notre appel à des élections crédibles et transparentes dans ce pays africain d’importance critique.
Comme vous êtes nombreux à le savoir, les dernières élections nationales, en 2007, avaient été entachées de déficiences profondes et elles ne reflétaient en aucune façon l’aptitude et la capacité du Nigéria d’organiser et de mener des élections. En outre, elles avaient plongé bien des Nigérians dans l’embarras. Des manouvres frauduleuses et le vol des urnes s’étaient déroulés sous les yeux du public. La violence était endémique, et dans bien des endroits personne n’avait même voté. Les résultats annoncés par la commission électorale n’avaient rien à voir avec la réalité.
La majorité des observateurs nigérians et internationaux s’étaient accordés à qualifier les élections de 2007 de revers sérieux pour la démocratie en Afrique. Si le président de l’INEC de l’époque, Maurice Ewu, a quitté la commission, à ce jour personne n’a été tenu responsable de la fraude et de la mauvaise gestion de ces élections.
La nomination d’Attahiru Jega en juin dernier à la tête de la commission électorale nationale a renforcé l’espoir que les élections de cette année allaient satisfaire aux critères élémentaires de crédibilité. M. Jega est un administrateur universitaire, professeur et militant de la société civile respecté et sa désignation a apporté à cette fonction une intégrité et une compétence dont le besoin se faisait grandement sentir. Il a incité de nombreux Nigérians à s’impliquer bien plus activement dans le processus électoral et à exiger une transparence accrue afin de combattre la fraude.
En outre, M. Jega a accru l’accès des observateurs internationaux à la commission électorale et il s’est montré réceptif aux conseils des experts électoraux d’Amérique latine, d’Afrique et des États-Unis.
Toutefois, comme nous l’avons vu le week-end dernier, un homme, à lui seul, ne peut surmonter des problèmes systémiques et logistiques considérables de même qui ni un seul homme ni un seul scrutin ne peuvent transformer une culture politique où le trucage électoral constitue la norme depuis des décennies. Les défis logistiques et la confusion inévitable associés à l’administration d’élections dans un pays de la taille du Nigéria et avec sa démographie – sans parler de la médiocrité de son infrastructure – créent des occasions propices à la manipulation politique. Certaines personnalités politiques ont agi de manière à compliquer la tâche déjà difficile d’une supervision électorale adéquate.
Bien que le degré de violence associé aux élections de 2011 puisse, dans certains endroits, paraître réduit en comparaison de ce que nous avons vu en 2007, il n’empêche que toute violence électorale est inacceptable et elle jette une ombre sur la totalité du processus électoral. L’assassinat de candidats, les attentats à la bombe, les émeutes, les jets de pierres sur les cortèges de voitures et d’autres formes de vandalisme politique doivent être condamnés. Il ne faut pas laisser triompher ceux qui essaient de tout gâcher.
Malgré le faux départ du week-end dernier, nous encourageons tous les Nigérians à exercer leur droit de vote et à exiger que le dépouillement s’effectue ouvertement et de manière transparente. Le fait que les électeurs nigérians se soient rendus aux urnes en grand nombre et dans le calme samedi dernier est une indication positive de leurs aspirations démocratiques. Nous continuons de soutenir pleinement M. Jega et les autres responsables électoraux de même sensibilité qui s’efforcent de produire de meilleurs résultats. Mais nous suivons l’environnement politique de près. La démocratie est importante et nous sommes prêts à prendre les mesures voulues à l’encontre des individus qui bafouent les normes démocratiques fondamentales, comme nous l’avons fait, par exemple, en Côte d’Ivoire, au Zimbabwe et à Madagascar.
Notre gouvernement ne va pas fermer les yeux sur une réédition des violences politiques et du vol électoral général qui se sont produits en 2007. Si les prochaines élections nigérianes ne se passent pas sensiblement mieux qu’en
2007 et qu’elles ne répondent pas aux attentes de la majorité de l’électorat, la nation et ses citoyens perdront confiance en leurs chefs, en leurs institutions démocratiques et en la capacité du pays de maintenir le cap de la démocratie.
Nous pensons que le Nigéria a une occasion historique de donner à son peuple la possibilité d’élire ses représentants aux échelles locale, étatique et nationale dans un climat affranchi de toute violence et de toute intimidation. Nous espérons que cette occasion ne sera pas perdue.
La crise actuelle en Côte d’Ivoire est une autre situation qui préoccupe gravement les États-Unis. Depuis quatre mois, l’Union africaine (UA), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les Nations unies ne cessent d’exhorter Laurent Gbagbo à accepter le choix des électeurs ivoiriens et à céder le pouvoir à Alassane Ouattara, vainqueur des élections présidentielles de novembre dernier. Les observateurs accrédités, tant ivoiriens qu’internationaux, ont déterminé que les premier et second tours du scrutin avaient été libres, justes et crédibles. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies a effectué une analyse séparée approfondie de plus de 20.000 feuilles de pointage obtenues de tous les bureaux de vote et a convenu de la détermination faite par la Commission électorale indépendante ivoirienne que M. Ouattara avait remporté le second tour avec 54 % des voix. Mais le Conseil constitutionnel de la Côte d’Ivoire a entrepris d’annuler les résultats de plusieurs circonscriptions du nord du pays pour éliminer la marge de victoire d’Alassane Ouattara – ce qu’il a fait sans se soucier d’expliquer dans la transparence les contestations sur lesquelles il avait fondé sa décision.
Ayant perdu les élections mais refusant de céder le pouvoir, Laurent Gbagbo a fait le pari maintenant que le chaos actuel, la violence et la crise humanitaire pousseraient l’Union africaine et la communauté internationale à faire marche arrière et à accepter un compromis. Son intransigeance a exacerbé les tensions et a déclenché la violence dans tout le pays ; M.
Gbagbo et ses ministres ont ouvertement menacé l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), qui est chargée de protéger les civils pris dans le tir de ses ambitions politiques. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées, et après la violence de la semaine dernière, il est probable que le nombre des morts dépasse maintenant le millier.
Les efforts de M. Gbagbo pour s’accrocher au pouvoir sans se soucier aucunement de leurs conséquences pour les millions de citoyens ivoiriens, la stabilité régionale et la réputation de l’Afrique sont une insulte directe aux millions d’Africains qui ont tant fait au cours des dernières années pour promouvoir le développement économique, les réformes démocratiques et la stabilité politique.
On compare souvent la situation en Côte d’Ivoire à celle de la Libye par rapport au devoir de la communauté civile de protéger les civils innocents.
Cette comparaison est tout simplement erronée. Depuis quatre mois, les États-Unis collaborent étroitement avec leurs partenaires africains et internationaux pour trouver une solution pacifique à la crise ivoirienne.
Une force internationale de maintien de la paix robuste se trouve dans le pays depuis 2002, sous forme d’abord d’une opération de la CEDEAO qui a été convertie en 2004 en une initiative menée sous l’égide de l’ONU. Les soldats de maintien de la paix ont empêché que la situation ne se transforme en une autre guerre civile prolongée semblable à celles de la Sierra Leone et du Libéria de la décennie précédente, comme le craignaient de nombreux analystes. Au cours des derniers quatre mois, les Casques bleus ont contribué à décourager et à endiguer la violence tandis que la CEDEAO et l’UA tentaient de trouver une solution diplomatique à la crise. Les forces françaises ont aussi joué un rôle clé pour prévenir l’escalade de la guerre civile au cours de la dernière décennie en Côte d’Ivoire, et comme nous le voyons cette semaine, elles passent à l’action de concert avec les forces onusiennes pour éliminer les armes lourdes de Gbagbo et réduire ainsi les dangers pour la population civile d’Abidjan. Je pense que ces mesures prouvent la volonté et la capacité des forces onusiennes et françaises de s’adapter aux circonstances changeantes d’une situation qui est devenue très volatile. Il ne fait aucun doute que la situation en Côte d’Ivoire serait pire sans la présence des Casques bleus.
En général, l’intervention de la communauté internationale en Côte d’Ivoire a été adéquatement adaptée aux conditions politiques et militaires sur le terrain. Laurent Gbagbo n’a virtuellement pas d’aviation militaire, et l’ONUCI, avec l’aide de la France, a réussi à neutraliser ses armes lourdes, une situation qui diffère beaucoup de celle de la Libye. Nous devons néanmoins être humbles dans nos attentes quant aux résultats de toute intervention externe. Nous sommes régulièrement en contact avec le président Ouattara et son premier ministre Soro et insistons pour que les forces qui luttent en leur nom, fassent preuve de retenue et ne commettent pas d’actes de violence contre la population civile, de pillages ou autres excès. Nous sommes encouragés par les directives données par le président Ouattara et le premier ministre Soro, demandant à leurs forces de faire preuve du plus haut respect à l’égard des civils, et par leurs appels en faveur d’enquêtes internationales transparentes sur toutes les violations des droits de l’homme qui sont signalées. Nous avons aussi exprimé notre inquiétude par rapport à la violence perpétrée par les forces pro-Gbagbo aux représentants de son régime en déclin. Nous avons clairement indiqué que tous les acteurs, quel que soit le côté auquel ils sont affiliés, seront tenus responsables des crimes de guerre ou autres atrocités qu’ils auront commis.
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Dans le reste de mes propos aujourd’hui, je voudrais donner une perspective des mois prochains et de certaines priorités spécifiques de notre politique.
Je serais heureux de répondre ensuite à vos questions, mais aussi d’écouter vos idées et vos suggestions.
Certains d’entre vous sont peut-être familiers avec les cinq points principaux de notre politique africaine : renforcer la démocratie et la gouvernance ; contribuer à l’atténuation des conflits ; promouvoir la croissance économique et le développement ; concourir à la solution des questions de santé ; et travailler au règlement de certains problèmes transnationaux. Au cours des deux dernières années, l’Afrique a fait des gains dans certains domaines, a maintenu le statu quo dans d’autres, et a connu quelques revers.
Le récent référendum au Soudan méridional a été un grand accomplissement pour le pays et aussi pour toute l’Afrique. Il y a un an, l’Accord de paix global semblait menacé d’échec. Nous avons réagi en renforçant notre engagement diplomatique et en accroissant nos contributions en personnel et en matériel. Nos partenaires internationaux, notamment l’ONU et l’UA, ont dirigé les négociations sur le référendum et son déroulement, mais nos interventions à des moments cruciaux ont aidé à maintenir le progrès et l’élan. C’est l’un de nos plus grands accomplissements des deux dernières années.
Des initiatives diplomatiques à plus petite échelle mais tout aussi intenses, menées en collaboration avec la CEDEAO, nos partenaires européens et les dirigeants guinéens, ont permis d’éviter qu’une guerre n’éclate en Guinée-Conakry, et ont mis le pays sur la voie d’une transition qui a conduit aux élections crédibles de l’an dernier. De même, notre collaboration avec la CEDEAO a facilité l’éventuelle transition à un gouvernement démocratiquement élu au Niger.
J’aurais voulu pouvoir inclure le Zimbabwé et Madagascar sur la liste de pays qui ont fait des progrès l’an dernier, mais il est clair que la situation reste au point mort alors que leurs dirigeants entêtés cherchent encore à manipuler le processus démocratique en leur faveur. Par ailleurs, la répression politique accrue et la stagnation économique en Érythrée ont fait de ce pays l’équivalent de la Corée du Nord.
Au cours de l’année à venir, nous entendons nous consacrer, en collaboration étroite avec nos partenaires d’Afrique et d’ailleurs, à relever les nombreux défis qui se posent dans ce continent tout en tirant parti des grandes possibilités qui y existent déjà. L’événement le plus historique pour l’Afrique subsaharienne cette année sera vraisemblablement l’accession du Sud-Soudan à l’indépendance le 9 juillet 2011. Le référendum n’était qu’un des éléments d’un processus toujours inachevé. Le Nord et le Sud doivent encore négocier et appliquer une vaste gamme d’accords, et le Sud-Soudan doit commencer à construire les fondements d’un gouvernement stable et d’une économie dynamique. Les États-Unis ont déjà affecté des centaines de millions de dollars à l’exécution de l’Accord de paix global et nous devrons y rester engagés au cours des mois et des années à venir.
Les 17 élections nationales prévues cette année en Afrique méritent également mention. Bien que la démocratie comporte plus que des élections, celles-ci peuvent être perçues comme un baromètre de la gouvernance générale et nous devons nous appliquer à favoriser leur succès. L’élection qui doit se tenir en République démocratique du Congo en novembre revêtira une importance cruciale en vue de consolider la paix encore fragile et de renforcer la confiance populaire dans ce gouvernement. Le peuple congolais et la communauté internationale s’inquiètent de plus en plus vivement de la performance du gouvernement dans des domaines tels que la primauté du droit, la corruption, les droits de l’homme et la réforme du secteur de la sécurité.
Les conflits tenaces au Darfour, en Somalie et dans l’est de la RDC demeureront sans doute des domaines de préoccupation majeure au cours des douze prochains mois. Nous avons récemment chargé un diplomate chevronné, l’ambassadeur Dane Smith, d’intensifier nos efforts en faveur d’un règlement du conflit au Darfour. D’autre part, l’ambassadeur Princeton Lyman vient d’être désigné la semaine dernière comme l’envoyé spécial du président, en remplacement de Scott Gration. Nous encourageons les mouvements armés qui ne participent pas au processus de paix de Doha à envoyer une délégation à Doha pour essayer de résoudre ce problème. La perspective d’une normalisation des relations entre Khartoum et les États-Unis, telle que la décrit la feuille de route présentée par le sénateur Kerry aux autorités du nord du Soudan il y a quelques mois, constitue également un nouveau contexte pour développer des relations diplomatiques constructives entre Khartoum et Washington.
En ce qui concerne la Somalie, l’an dernier nous avons élaboré une approche modifiée relative à cette crise qui dure depuis vingt ans. Nous l’appelons une « stratégie à deux voies » car elle prévoit le maintien de l’appui au gouvernement fédéral de transition mais reconnaît aussi le rôle potentiel que pourraient jouer d’autres acteurs en vue de mettre fin au conflit et de fonder des institutions gouvernementales de base. Sans aucun doute, le gouvernement de transition reste faible et fortement tributaire de la Mission de l’Union africaine en Somalie, l’AMISOM, pour sa sécurité et sa survie. Son mandat expire en août et ses membres devront trouver un moyen crédible d’en assurer la légitimité future. Quant à l’autre volet de notre stratégie à deux voies, nous entendons continuer à soutenir l’AMISOM et à accroître notre engagement et notre appui en faveur du Somaliland, du Puntland et d’entités administratives locales et de groupes de la société civile dans le centre-sud de la Somalie, telle l’administration locale actuelle de Galguduud.
Le passage de la secrétaire d’État Hillary Clinton à Goma en 2009 a souligné l’importance que nous attachons à la cessation de la violence dans la partie orientale de la RDC. Nous comptons redynamiser nos efforts diplomatiques au cours des prochains mois, grâce notamment à la présentation d’une stratégie révisée. Nous avons entendu de nombreux appels à la désignation d’un envoyé spécial itinérant, mais nous pensons, pour diverses raisons, que nos ambassadeurs et leurs équipes à Kinshasa, à Kigali et dans d’autres capitales sont dans une excellente position pour s’attaquer à ces problèmes.
L’opération de maintien de la paix des Nations unies, la MONUSCO, a elle aussi un rôle capital à jouer au Congo et nous explorons les moyens d’en améliorer la capacité et d’en renforcer le mandat. La réforme du secteur de la sécurité revêt un aspect vital en vue d’accroître le professionnalisme de l’appareil militaire de la RDC et d’en éliminer les éléments responsables d’atrocités passées. La récente loi américaine Dodd-Frank sur les « minéraux des conflits » nous donne un outil de plus pour améliorer la situation en RDC.
Au cours de mes quarante ans de carrière, j’ai vu beaucoup de situations jugées « insolubles » finir par se régler, à la grande surprise des pessimistes. C’est pourquoi j’ai appris à être persistant et à employer les outils dont nous disposons. En dépit du manque de progrès au Zimbabwé, à Madagascar et en Érythrée, nous ne relâcherons pas nos efforts. On ne gagne pas un match de basket-ball par un smash époustouflant ou un tir de vingt mètres. Ces paniers-là ne sont décisifs que si on a réussi à maintenir le score au moyen, surtout, de tirs courts, répétitifs, peu spectaculaires, des tirs ordinaires de l’intérieur des couloirs. Il en va de même de la diplomatie.
Pleinement conscient de l’importance stratégique de l’Afrique, le gouvernement Obama est résolu à focaliser davantage l’attention sur sa promesse et son potentiel énormes. Ce fait revêt une importance particulière dans le domaine économique, où on prend de plus en plus conscience des potentialités de l’Afrique en tant que marché à forte croissance et en tant que lieu de destination des investissements. Nous demeurons très attachés au renforcement et à la redynamisation de l’AGOA et prévoyons avec un vif intérêt de participer au Forum de l’AGOA qui se tiendra en juin prochain à Lusaka, en Zambie. Mais il nous faudra faire davantage dans le domaine des affaires pour rester compétitifs.
Je n’ai abordé que quelques-uns des problèmes et des événements prioritaires que nous prévoyons cette année. Mon équipe va également s’atteler à diverses autres tâches diplomatiques « normales » de dimension internationale, par exemple la préparation de la prochaine Conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui aura lieu en Afrique du Sud, la mise en ouvre de programmes destinés à améliorer la sécurité alimentaire et la santé, la promotion de la coopération économique régionale, une attention accrue à la condition des femmes et des filles, un dialogue plus suivi avec la société civile et la jeunesse, et la défense des droits des handicapés. Mais nous engageons également le dialogue afin de faire face aux nombreux défis qui se posent en Afrique.
Je vous remercie de votre attention.
SOURCE: US Department of State