MAURICE- SERVICES FINANCIERS : L’avenir est dans des activités de substance accrues, selon Xavier Duval

LE MAURICIEN - 28 MAI, 2013


Le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, a fait un nouveau plaidoyer hier soir pour le développement d’activités de substance accrues dans le secteur du Global Business de Maurice en vue de le rendre encore plus compétitif en tant que plateforme financière liant l’Asie à l’Afrique. C’était à l’occasion d’une réception offerte par le cabinet de KPMG pour marquer la tenue, pour la première fois chez nous, d’une réunion de haut niveau du conseil de KPMG Africa. Celui-ci regroupe les représentants de diverses zones africaines où les services comptables et de conseils de KPMG sont en opération et sa réunion à Maurice était axée sur sa stratégie de développement futur.

Xavier-Luc Duval a soutenu lors de son allocution que Maurice veut jouer pleinement son rôle de soutien dans la transformation économique de l’Afrique. « Nous voulons être perçus comme un agent du changement pour l’Afrique », dit-il. Et c’est sur sa plateforme financière que Maurice est en train de miser pour faciliter l’investissement en Afrique. « Nous avons l’ambition d’être la porte d’entrée sur l’Afrique et pour cela nous devons adopter la bonne attitude car plusieurs autres centres financiers nous font de la concurrence ». XLD a, dans la foulée, réaffirmé que l’avenir des services financiers à Maurice passe nécessairement par des activités de substance accrues. Car le pays dispose déjà d’un certain nombre de conditions préalables pour mener à bien son rôle de plateforme financière régionale : politiques fiscales appropriées, nombre adéquat de professionnels (comptables, juristes et autres fournisseurs de services), stabilité politique et économique, État de droit, stabilité de la monnaie, environnement sécurisant où il fait bon vivre.

M. Duval a également énuméré les classements obtenus par Maurice dans différentes publications pour montrer que le pays a un cadre des affaires des plus favorables : Wall Street Journal-Economic Freedom Index, Ease of Doing Business de la Banque Mondiale, Mo Ibrahim Index sur la bonne gouvernance, Country Brand Index publié par Futurebrands, Air Quality Index établi par l’Organisation Mondiale de la Santé. Le ministre a rappelé que dans tous ces classements, Maurice devance les autres pays africains tout en soutenant que « le pays ne dort pas sur ses lauriers ».

Dans un autre ordre d’idées, le Grand argentier a parlé des efforts déployés pour étendre le réseau de traités de non-double imposition avec les pays africains. À ce jour, sur les 41 traités signés, 17 ont été conclus avec des pays d’Afrique, les derniers en date étant ceux avec le Kenya, le Nigeria et l’Égypte. Maurice a renégocié le traité avec l’Afrique du Sud mais celui-ci n’a pas encore été ratifié. XLD a aussi parlé des accords de promotion et de protection des investissements signés par Maurice, de la nomination de deux ambassadeurs itinérants pour l’Afrique, de la création de l’Africa Centre of Excellence, de l’abolition du visa pour une cinquantaine de pays africains, de la création d’un IMF Africa Training Institute et de la mise en place d’un Centre d’arbitrage international à Maurice. « Maurice est en train de se positionner dans la région », affirme-t-il. « Nous pensons que la croissance économique du pays peut être exponentielle grâce à l’Afrique ».

New Africa

Du côté de KPMG également, on se montre très confiant dans les capacités de développement de l’Afrique. « A new Africa is on the take off », a déclaré Jean Claude Liong, Managing Partner du cabinet local de la société présent à Maurice. L’Afrique dispose d’innombrables ressources économiques, a-t-il poursuivi, tout en affirmant que le continent a les moyens de relever les défis du développement. M. Liong affirme que le cabinet KPMG a des capacités nécessaires « to make the African’s dream a reality ». 

Pour lui, Maurice est dans une position stratégique et dispose des infrastructures appropriées pour agir comme pont entre l’Asie et l’Afrique. Il a ensuite évoqué le soutien que peut apporter le bureau de KPMG à l’initiative prise par le ministère des Finances et le Board of Investment de créer un Africa Centre of Excellence, une instance servant de point de rencontre pour des hommes d’affaires et autres investisseurs cherchant des informations sur des pays africains.

Le Managing Partner de KPMG Maurice a également parlé de la panoplie de services offerts par le cabinet à travers le monde. KPMG, a-t-il précisé, est présent dans 156 pays et emploie quelque 150 000 professionnels. L’année dernière, son chiffre d’affaires s’est élevé à 23,3 milliards de dollars, soit une croissance de 4,4 % par rapport à 2011. KPMG, a-t-il fait ressortir, a un « established footprint in Africa » avec une présence dans une cinquantaine de pays où des services de qualité sont offerts.

Abondant dans le même sens, le président du conseil de KPMG Africa, Yunus Suleman, a fait comprendre que le cabinet veut développer ses relations d’affaires avec les entrepreneurs locaux. 

« Nous avons opéré comme un cabinet intégré avec une diversité de services. Maurice a toujours été perçue comme un paradis fiscal. Le pays est bien placé pour jouer ce rôle de plateforme financière. Nous voulons encourager les hommes d’affaires à Maurice à prendre avantage des services dont nous disposons en Afrique. Il y a d’énormes opportunités de croissance en Afrique et nous voulons vous aider à y étendre vos opérations », dit-il. M. Suleman a annoncé la tenue, le 3 juin prochain, d’une conférence de KPMG à Johannesburg où les points forts du centre financier mauricien seront évoqués.

Des diplomates, directeurs de banque et de sociétés d’investissement, d’entreprises mauriciennes basées dans des pays africains et représentants du secteur du Global Business étaient présents à la réception offerte par KPMG.

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