L'éradication programmée des Frères égyptiens (via Le Monde)

Impavide, le pouvoir égyptien, incarné par Abdel Fattah Al-Sissi – l'ancien chef de l'armée investi président à la fin du mois de juin –, poursuit pas à pas l'objectif qu'il s'est fixé : l'anéantissement des Frères musulmans. Alors que la Confrérie fondée par Hassan Al-Banna en 1928 a été déclarée "organisation terroriste" en décembre, c'est désormais au tour de sa branche politique de voir s'abattre sur elle le couperet de la justice. La cour administrative suprême vient ainsi de prononcer la dissolution du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), au motif que celui-ci aurait "violé la loi qui régit les partis politiques". Cette décision irrévocable et, partant, non susceptible d'appel, n'a toutefois guère surpris les hiérarques du PLJ, rapporte Gulf News. Depuis le pronunciamiento du 3 juillet 2013 contre Mohamed Morsi (issu des rangs des Frères musulmans), en effet, les islamistes font l'objet d'une féroce répression, souligne CNN. Ceux qui n'ont pas été condamnés à la peine de mort lors de procès généralement expéditifs croupissent en prison, sans espoir de libération. Cruelle désillusion pour le PLJ qui, avant cette descente aux enfers, avait remporté toutes les élections depuis sa création en avril 2011, au lendemain de l'éviction de Hosni Moubarak, rappelle Afrik.com. La Confrérie a vilipendé l'arrêt de la Cour, le qualifiant de"juridiquement nul" (Daily News Egypt). Cité par Middle East Eye, l'un de ses cadres, Mohamed Soudan, estime qu'il est une réaction politique au refus du PLJ de cesser ses manifestations de rue et de reconnaître Abdel Fattah Al-Sissi comme le raïs légitime du pays. Reste qu'en étant ostracisé de la sorte le mouvement ne pourra plus participer aux élections législatives prévues d'ici à la fin de l'année, note la BBC. Un pas supplémentaire vers le verrouillage du pouvoir par le nouvel homme fort du Caire...

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