Le Yémen post-Saleh au bord de l'éclatement ?
via Lemonde.fr
Trois ans après la destitution d'Ali Abdallah Saleh, qui tint les rênes du Yémen pendant 33 ans, le pays va-t-il subir les affres d'une douloureuse partition ? Il en prend le chemin, estime Abdulrahman al-Rashed, le directeur général d'Al-Arabiya News Channel, redoutant que cette solution ne porte en elle les germes du chaos. De fait, les houthistes du Nord – rebelles de confession zaïdite, une branche minoritaire de l'islam chiite – tentent de tirer parti de la vacuité au sommet de l'Etat pour consolider leur assise territoriale. Avec succès. Depuis leur prise de Sanaa, la capitale, le 21 septembre, ils n'ont cessé de gagner du terrain, comme l'atteste la conquête, la semaine dernière, du port stratégique de Hodeida, sur la mer Rouge. Face à eux, néanmoins, se dressent les combattants sunnites d'Al-Qaida établis dans le Sud, qui leur opposent une résistance farouche dans les provinces de Baïda, Dhamar et Ibb. Les Yéménites, eux, sont divisés sur la montée en puissance des houthistes, observe Gulf News : d'aucuns louent leur sagacité politique, quand d'autres voient en eux une menace à la stabilité. Pour le Washington Post, la situation actuelle signe en tout cas l'échec de la stratégie mise en place par l'administration Obama, laquelle a certes contribué à la transition post-Saleh, mais sans aider le pays à se doter d'un cadre institutionnel pourtant vital. Sur le plan géopolitique, l'avancée des houthistes bouleverse les calculs politiques régionaux, dans la mesure où ils entretiennent des liens étroits avec l'Iran, note le chercheur américain Charles Schmitz dans Politico. L'Arabie saoudite nourrit ainsi une vive méfiance à leur égard et a mis en garde contre toute incursion sur son territoire (Bloomberg). Dans ce contexte tendu, The Peninsula Qatar appelle les houthistes à créer les conditions d'un véritable partage du pouvoir, seul gage d'avenir dans ce pays pauvre de 25 millions d'habitants.
Trois ans après la destitution d'Ali Abdallah Saleh, qui tint les rênes du Yémen pendant 33 ans, le pays va-t-il subir les affres d'une douloureuse partition ? Il en prend le chemin, estime Abdulrahman al-Rashed, le directeur général d'Al-Arabiya News Channel, redoutant que cette solution ne porte en elle les germes du chaos. De fait, les houthistes du Nord – rebelles de confession zaïdite, une branche minoritaire de l'islam chiite – tentent de tirer parti de la vacuité au sommet de l'Etat pour consolider leur assise territoriale. Avec succès. Depuis leur prise de Sanaa, la capitale, le 21 septembre, ils n'ont cessé de gagner du terrain, comme l'atteste la conquête, la semaine dernière, du port stratégique de Hodeida, sur la mer Rouge. Face à eux, néanmoins, se dressent les combattants sunnites d'Al-Qaida établis dans le Sud, qui leur opposent une résistance farouche dans les provinces de Baïda, Dhamar et Ibb. Les Yéménites, eux, sont divisés sur la montée en puissance des houthistes, observe Gulf News : d'aucuns louent leur sagacité politique, quand d'autres voient en eux une menace à la stabilité. Pour le Washington Post, la situation actuelle signe en tout cas l'échec de la stratégie mise en place par l'administration Obama, laquelle a certes contribué à la transition post-Saleh, mais sans aider le pays à se doter d'un cadre institutionnel pourtant vital. Sur le plan géopolitique, l'avancée des houthistes bouleverse les calculs politiques régionaux, dans la mesure où ils entretiennent des liens étroits avec l'Iran, note le chercheur américain Charles Schmitz dans Politico. L'Arabie saoudite nourrit ainsi une vive méfiance à leur égard et a mis en garde contre toute incursion sur son territoire (Bloomberg). Dans ce contexte tendu, The Peninsula Qatar appelle les houthistes à créer les conditions d'un véritable partage du pouvoir, seul gage d'avenir dans ce pays pauvre de 25 millions d'habitants.