Burkina Faso : vers une transition civile apaisée ?

via Le Monde.fr

Au lendemain du départ brutal de Blaise Compaoré, chassé du pouvoirle 31 octobre par une révolte populaire après vingt-sept ans de règne, bien peu auraient prédit une transition aussi rapide au Burkina Faso. Et pourtant… Lundi, les 23 membres du Conseil de désignation – issus des rangs de l'armée, des partis politiques, de la société civile et des organisations religieuses – se sont accordés sur le nom de Michel Kafando pour mener le pays jusqu'aux élections présidentielle et législatives, prévues en novembre 2015. La tâche était ardue, juge L'Observateur Paalga, expliquant qu'il fallait "trouver un homme ou une femme qui ait suffisamment d'épaisseur, de carrure et d'expérience pour conduire à bon port le bateau battant pavillon burkinabé". Si M. Kafando a été choisi pour le piloter, il le doit à sa stature de diplomate émérite, soulignent Afrique Inside et Le Faso.net, qui lui consacre un long portrait. De fait, à 72 ans, le nouveau président par intérim, qui a prêté serment mardi, a occupé à plusieurs reprises le poste de ministre des affaires étrangères (de 1977 à 1980, ainsi qu'en 1982) et de représentant auprès de l'ONU (de 1998 à 2011, après un premier passage entre 1981 et 1982). Autant dire qu'il est rompu aux arcanes de la politique. Une riche expérience pas forcément plébiscitée par la jeunesse, mais qui sera cruciale pour relever les défis qui attendent l'ex-Haute-Volta. "Plus qu'un honneur, c'est une redoutable responsabilité qui m'échoit. J'entrevois déjà les écueils et l'immensité de la tâche", a d'ailleurs déclaré l'intéressé (Jeune Afrique). A présent que la Charte de la transition a été signée, "les fruits tiendront-ils la promesse des fleurs ?", s'interroge Le Pays. Le Burkina Faso en a le devoir moral, estime le quotidien. Par respect pour "tous ceux qui n'ont jamais hésité un seul instant à dénoncer les pathologies du système Compaoré et dont certains ne sont plus de ce monde".

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