via Le Monde: Le Togo sur la voie de la rupture dynastique ?

Petit pays francophone d'Afrique de l'Ouest à la croissance solide (entre 5 % et 6 % depuis 2010) mais miné par le sous-emploi et la corruption, le Togo va-t-il s'affranchir du carcan dynastique dans lequel il est enserré ? Au terme d'une campagne présidentielle sans relief, qui s'est achevée dans le calme – ce dont il faut savoir gré à la classe politique, juge Jeune Afrique –, le chef de l'Etat sortant, Faure Gnassingbé, n'avait aucune raison de ne pas croire en sa bonne étoile. Et pour cause : le fils et successeur de Gnassingbé Eyadéma, qui briguait samedi un troisième mandat d'affilée, appartient à une famille qui tient les rênes du pouvoir depuis quarante-huit ans. Confronté à quatre rivaux, dont un seul, Jean-Pierre Fabre, paraissait en mesure de saper son hégémonie, l'héritier formé en France et aux Etats-Unis possède certes quelques atouts dans sa manche : "L'amélioration sensible du climat des affaires" et "d'énormes efforts" en matière d'éducation, entre autres. Mais cela n'efface pas de lourds handicaps, tels la prégnance de la pauvreté en milieu rural et le niveau élevé de chômage des jeunes. Sans parler des failles d'un système judiciaire inféodé au pouvoir et qui a fait la preuve de son impéritie à la suite des violences électorales de 2005 (The Huffington Post). Hormis son atavisme, le "prince" nourrit-il quelques projets pour l'avenir ? "Personne, objectivement, ne peut le dire", affirme Togo Infos. Quoi qu'il en soit, il peut compter sur de féaux soutiens. Le ralliement d'Emmanuel Adebayor, l'emblématique capitaine de la sélection nationale de football, n'a pas eu l'heur de plaire à tout le monde, comme le rapportent Afrik.com et Œil d'Afrique. A quelques exceptions près, les artistes ont, eux aussi, "choisi la dictature", se désole Liberte-togo.com. Pas de quoi redorer l'image d'un Etat qui, d'après un rapport dont The Independent se fait l'écho, est le plus déprimant où l'on puisse vivre…

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